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Edito - IDE/ESI : je t'aime, moi non plus !

Publié le 18/04/2014
Face à face

Face à face

On ne peut que s'en réjouir... certains articles, de par leur thématique, suscitent moult commentaires et réactions, une audience accrue, voire exceptionnelle, et des partages via les réseaux sociaux qui le sont tout autant... Ces articles s'intéressent très souvent aux relations qui se tissent - ou non - entre étudiants en soins infirmiers et professionnels des terrains de stage, aux tensions qui souvent les opposent, aux incompréhensions qui demeurent entre eux, bref à une certaine "guerre des tranchées" entre deux communautés qui devraient pourtant se nourrir l'une de l'autre pour s'enrichir mutuellement... Bien sûr - et c'est heureux, on ne peut généraliser...

Dernier exemple en date, la "Lettre ouverte à mon futur métier " récemment publiée par un étudiant en soins infirmiers de 3e année. A quelques mois de son diplôme d'Etat, il s'adresse certes à la profession infirmière qu'il va intégrer réellement mais aussi, et surtout, aux professionnels qui la constituent par des propos critiques, amers, désenchantés et un seul credo : ne jamais devenir comme celles ou ceux qu'il a croisés durant sa formation, demeurer accueillant et bienveillant, l'esprit ouvert et les qualités pédagogiques exacerbées...

On assiste à une certaine "guerre des tranchées" entre deux communautés qui devraient pourtant se nourrir l'une de l'autre pour s'enrichir mutuellement...

Ils se font face dans leurs commentaires mais sont face aux patients dans leurs pratiques

Lorsqu'on s'arrête sur les commentaires suscités par la prose de cet ESI , que ce soit sur l'article sur le forum où il a été posté pour la première fois ou sur les réseaux sociaux, la tiédeur des propos n'est pas à l'ordre du jour... C'est tout noir, ou tout blanc, peu de gris ! Certains anciens ESI abondent dans le sens des propos : je m'y reconnais totalement..., des infirmiers plus anciens apportent de l'eau à leur moulin façon vieux routiers donneurs de leçon, du genre on en reparlera dans quelques années... Bref, guerre fratricide avec très vite la question de la formation et du nouveau référentiel de 2009 qui forme des "penseurs" inaptes à dispenser des soins techniques... Et là, ça recommence, le débat enfle, s'emporte. Version ESI : à nous les nouveaux de démontrer que la nouvelle réforme ne nous empêche pas d'être de bons IDE ! versus IDE : les étudiants nouvelle réforme qui donnent des leçons aux infirmiers diplômés, on commence à en avoir l'habitude !...

Infirmiers et étudiants parlent-ils de ce qui les oppose et à la fois les unit ?

Un commentaire peut retenir notre attention : Cette lettre est un appel à l'aide, une forme de vœux, d'espoir exprimé de manière littéraire, où tout n'est pas à prendre au premier degré mais comme des métaphores et surtout des mises en garde sur des comportements qu'on ne devrait plus jamais voir. Un autre débute ainsi : les aînés ne font rien pour aider la relève... et encore un autre de cette façon : je comprends ... mais tu n'as pas raison pour tout.... Entre les mots d'anciens et les maux des nouveaux, ce n'est pas simple et le fossé demeure... Fossé de générations ? Grand écart culturel ? Combats hiérarchiques ? Posture intellectuelle ?

Deux autres textes dans le même esprit - "Quand la vérité fait peur aux soignants... " et "Les infirmiers, réfractaires au changement ? " avaient suscité les mêmes réactions emballées et un questionnement à l'identique de ma part : qu'en est-il de la fraternité et de la solidarité intergénérationnelle... Infirmiers et étudiants parlent-ils de ce qui les oppose et à la fois les unit ?

Aujourd'hui encore, bien que je me réjouisse du dynamisme oratoire de la communauté infirmière et de sa capacité à s'enflammer, je continue à imaginer un discours commun qui consisterait à ne pas s'entre-déchirer mais, au contraire, à tisser une ligne de conduite forte et sans ambiguïté pour construire, ensemble, et enrichir, dans la durée, une communauté soudée.

Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com


Source : infirmiers.com