COURS IFSI

Cours - UE 4.4 S4- Généralités et examens en proctologie

Publié le 16/09/2023

La pathologie anale est dominée statistiquement par la grande fréquence des hémorroïdes et de leurs complications. Cependant la pathologie anale est variée : tumeur, suppuration (abcès, fistule), infection (parasitaire, syphilitique, gonococcique...)... L'examen clinique repose l'inspection de la marge anale, le toucher rectal, l'anuscopie et la rectoscopie.

1. L'anuscopie et la rectoscopie

1.1 Principe

La pathologie anale est dominée statistiquement par la grande fréquence des hémorroïdes et de leurs complications.

Cet examen explore le canal anal (anuscopie) et le rectum (rectoscopie). L'anuscopie sert le plus souvent à diagnostiquer et à traiter les hémorroïdes, les fissures anales. La rectoscopie se pratique avec un matériel de type rigide. Elle tend à être remplacée par la coloscopie totale qui permet une exploration du rectum et du côlon.

1.2 Préparation

L'infirmier(ère) prépare le patient avec un lavement évacuateur la veille au soir et le matin de l'examen. Expliquer au patient la nécessité de l'examen et combien sa coopération est souhaitable. L'infirmier(ère) vérifie que le patient n'a pas eu d'examen baryté les jours précédents. En salle, l'infirmier(ère) prépare le matériel pour la rectoscopie (rectoscope, système d'éclairage et anesthésiques locaux : sprays et gels). Rester près du patient pendant l'examen.

1.3 Déroulement

Cet examen dure environ 10 minutes. Il est en général indolore et se déroule en quatre temps : inspection de la marge anale ; toucher rectal ; anuscopie ; rectoscopie. Le patient est en général placé en position génu-pectorale ou s'il ne le peut pas, en décubitus latéral. L'infirmier(ère) reste près de lui pour le maintenir. Il (elle) l'aide à conserver son calme pendant tout l'examen.

2. Hémorroïdes

Les plexus hémorroïdaires sont des structures vasculaires normales comprenant le plexus hémorroïdaire externe peu ou pas visible et le plexus artério-veineux interne, visible uniquement au cours d'une anuscopie.

Les hémorroïdes résultent d'une hypertrophie des plexus veineux hémorroïdaires qui entourent le canal anal. Les hémorroïdes sont douloureuses. Les hémorroïdes externes ne se compliquent que de thromboses alors que les hémorroïdes internes se compliquent de saignement, prolapsus et thromboses.

Le saignement d'origine hémorroïdaire, d'importance variable, est typiquement fait de sang artériolaire, sans caillot, enrobant les selles ou survenant après celle-ci.

Prolapsus : les hémorroïdes internes, normalement situées à la partie haute du canal anal, peuvent se prolaber et s'extérioriser soit de façon intermittente lors de la selle, soit de façon permanente.

Les thromboses hémorroïdaires sont des manifestations douloureuses.

2.1 Traitement

Mesure hygiéno-diététique : Éviter alcool et épices, régulariser le transit en luttant contre la constipation (laxatifs doux) ou contre la diarrhée, lutter contre le sédentarisme, hygiène locale (savons neutres).

Médicaments anti-hémorroïdaires : Veinotropes à forte dose, anti-inflammatoires, antalgiques par voie orale ou locale. TTT de la crise douloureuse aiguë.

Traitement endoscopique : Injections sclérosantes = sclérose qui entraîne une diminution de la vascularisation locale (rectorragies) et fixation de la muqueuse (prolapsus). Ligature élastique qui entraîne la nécrose et l'élimination de l'hémorroïde. La cryothérapie entraîne une destruction du paquet hémorroïdaire traité.

Traitement chirurgical : Hémorroïdectomie.

3. Abcès et fistules

Ce sont des suppurations de l'anus. La phase aiguë (abcès) se manifeste par des douleurs croissantes, battantes, vives, insomniantes, accompagnées parfois d'un syndrome infectieux. La phase chronique (fistule) survient à la suite de la phase aiguë soit d'emblée. Elle se révèle après un écoulement purulent.

3.1 Diagnostic différentiel

Maladie de Crohn, cancer anal.

3.2 Traitement

Le traitement est toujours chirurgical : un abcès ne se traite pas par antibiotiques, il doit être mis à plat chirurgicalement ; une fistule ne se referme pas spontanément, elle nécessite un traitement chirurgical sous anesthésie générale.

Pour les abcès : incision large et mise à plat.

Pour les fistules : le but est d'enlever tout le trajet fistuleux tout en préservant la fonction sphinctérienne.

Les pansements sont faits chaque jour après chaque selle.

Rédaction Infirmiers.com

Texte revu le 16 septembre 2023 par Bruno GUERRY, Cadre de santé infirmier

Source : infirmiers.com