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COURS IFSI

Cours - Psychiatrie - Les troubles de l'humeur

Publié le 16/04/2009

1.Épisode maniaque

1.Hypomanie
2.Manie sans symptômes psychotiques
3.Manie avec symptômes psychotiques

2.Troubles affectifs bipolaires

1.Différents cas clinique

3.Épisode dépressif

1.Épisode dépressif léger
2.Épisode dépressif moyen
3.Épisode dépressif sévère sans symptômes psychotiques
4.Épisode dépressif sévère avec symptômes psychotiques

4.Troubles dépressifs récurrent

5.Troubles de l'humeur persistant

1.Cyclothymie

2.Dysthymie



I. Épisode maniaque

Toutes les subdivisions de cette catégorie s'appliquent exclusivement à un épisode isolé. Un épisode hypomaniaque  ou maniaque survenant chez un sujet ayant présenté un ou plusieurs épisodes affectifs dans le passé (dépressif, hypomaniaque, maniaque, ou mixte) doit conduire à un diagnostic de trouble affectif bipolaire.

1. Hypomanie :

Troubles caractérisé par la présence d'une élévation légère, mais persistante, de l'humeur, de l'énergie et de l'activité, associée habituellement à un sentiment intense de bien-être et d'efficacité physique et psychique. Il existe souvent une augmentation de la sociabilité, du désir de parler, de la familiarité, ou de l'énergie sexuelle et une réduction du besoin de sommeil ; ces symptômes ne sont toutefois pas assez marqués pour entraver le fonctionnement professionnel ou pour entraîner un rejet social. L'euphorie et la sociabilité sont parfois remplacées par une irritabilité ou des attitudes vaniteuses ou grossières. Les perturbations de l'humeur ou du comportement ne sont pas accompagnées d'hallucinations ou d'idées délirantes.

2. Manie sans symptômes psychotiques :

Présence d'une élévation de l'humeur hors de proportion avec la situation du sujet, pouvant aller d'une jovialité insouciante à une agitation pratiquement incontrôlable. Cette élation s'accompagne d'une augmentation d'énergie, entraînant une hyperactivité, un désir de parler, et une réduction du besoin de sommeil. L'attention ne peut être soutenue et il existe souvent une distractibilité importante. Le sujet présente souvent une augmentation de l'estime de soi avec idées de grandeur et surestimation de ses capacités. La levée des inhibitions sociales normales peut entraîner des conduites imprudentes, déraisonnables, inappropriées ou déplacées.

3. Manie avec symptômes psychotiques :

Présence, associée au tableau clinique du chapitre précédent, d'idées délirantes (habituellement de grandeur) ou d'hallucinations (habituellement à type de voix parlant directement au sujet) ou d'une agitation, d'une activité motrice excessive et d'une fuite des idées d'une gravité telle que le sujet devient incompréhensible ou hors d'état de communiquer normalement.

II. Troubles affectifs bipolaires

Trouble caractérisé par deux ou plusieurs épisodes au cours desquels l'humeur et le niveau d'activité du sujet sont profondément perturbés, tantôt dans le sens d'une élévation de l'humeur et d'une augmentation de l'énergie et de l'activité (hypomanie ou manie), tantôt dans le sens d'un abaissement de l'humeur et d'une réduction de l'énergie et de l'activité (dépression). Les épisodes récurrents d'hypomanie ou de manie sont classés comme bipolaires. Ce trouble comprend donc la PMD (psychose maniaco-dépressive).

1. Différents cas clinique

  1. Trouble affectif bipolaire, épisode actuel hypomaniaque. Le sujet est actuellement hypomaniaque et a eu, dans le passé, au moins un autre épisode affectif (hypomaniaque, maniaque, dépressif ou mixte).
  2. Trouble affectif bipolaire, épisode actuel maniaque sans symptômes psychotiques. Le sujet est actuellement maniaque, sans symptômes psychotiques et a eu dans le passé, au moins un autre épisode affectif (hypomaniaque, maniaque dépressif ou mixte).
  3. Trouble affectif bipolaire, le sujet est actuellement maniaque, avec symptômes psychotiques et a eu dans le passé, au moins un autre épisode affectif.
  4. Trouble affectif bipolaire, le sujet est actuellement déprimé, comme au cours d'un épisode dépressif, d'intensité légère ou moyenne et a eu, dans le passé, au moins un épisode hypomaniaque, maniaque ou mixte.
  5. Trouble affectif bipolaire, épisode actuel de dépression sévère sans symptômes psychotiques. Le sujet est actuellement déprimé, comme au cours d'un épisode dépressif  d'intensité sévère sans apparition de symptômes psychotiques, et a eu dans le passé, au moins un épisode hypomaniaque, maniaque ou mixte.
  6. Trouble affectif bipolaire, le sujet est actuellement déprimé, comme au cours d'un épisode dépressif d'intensité sévère avec symptômes psychotiques, et a eu, dans le passé, au moins un épisode hypomaniaque, maniaque ou mixte.
  7. Trouble affectif bipolaire, épisode actuel mixte. Le sujet a eu dans le passé, au moins un épisode hypomaniaque, maniaque, dépressif ou mixte et l'épisode actuel est caractérisé soit par la présence simultanée de symptômes maniaques et dépressifs, soit par une alternance rapide de symptômes maniaques et dépressifs.
  8. Trouble affectif bipolaire, actuellement en rémission. Le sujet a eu dans le passé, au moins un épisode hypomaniaque, maniaque ou mixte et au moins un autre épisode affectif, mais sans aucune perturbation significative de l'humeur, ni actuellement, ni au cours des derniers mois.

III. Épisode dépressif

Dans les épisodes typiques de chacun des trois degrés de dépression : léger, moyen ou sévère, le sujet présente un abaissement de l'humeur, une réduction de l'énergie et une diminution de l'activité. Il existe une altération de la capacité à éprouver du plaisir, une perte d'intérêt, une diminution de l'aptitude à se concentrer, associées couramment à une fatigue importante, même après un effort minime. On observe habituellement des troubles du sommeil, une diminution de l'appétit. Il existe presque toujours une diminution de l'estime de soi et de la confiance en soi et fréquemment, des idées de culpabilité ou de dévalorisation, même dans les formes légères. L'humeur dépressive ne varie guère d'un jour à l'autre ou selon les circonstances, peut s'accompagner de symptômes dits « somatiques », par exemple d'une perte d'intérêt ou de plaisir, d'un réveil matinal précoce, plusieurs heures avant l'heure habituelle, d'une aggravation matinale de la dépression, d'un ralentissement psychomoteur important, d'une agitation, d'une perte d'appétit, d'une perte de poids et d'une perte de la libido. Le nombre et la sévérité des symptômes permettent de déterminer trois degrés de sévérité d'un épisode dépressif : léger, moyen et sévère.

1. Épisode dépressif léger :

Au moins deux ou trois des symptômes cités plus haut sont habituellement présents. Ces symptômes s'accompagnent généralement d'un sentiment de détresse, mais le sujet reste, le plus souvent, capable de poursuivre la plupart de ses activités.

2. Épisode dépressif moyen :

Au moins quatre des symptômes cités plus haut sont habituellement présents et le sujet éprouve des difficultés considérables à poursuivre ses activités usuelles.

3. Épisode dépressif sévère sans symptômes psychotiques :

Épisode dépressif dans lequel plusieurs des symptômes dépressifs mentionnés ci-dessus, concernant typiquement une perte de l'estime de soi et des idées de dévalorisation ou de culpabilité, sont marqués et pénibles. Les idées et les gestes suicidaires sont fréquents et plusieurs symptômes « somatiques » sont habituellement présents.

4. Épisode dépressif sévère avec symptômes psychotiques :

Épisode dépressif correspondant à la description d'un épisode dépressif sévère mais s'accompagnant par ailleurs, d'hallucinations, d'idées délirante, ou d'un ralentissement psychomoteur ou d'une stupeur d'une gravité telle que les activités sociales habituelles sont impossibles. Il peut exister un danger vital en raison d'un suicide, d'une déshydratation ou d'une dénutrition. Les hallucinations et les idées délirantes peuvent être congruentes ou non à l'humeur.

IV. Troubles dépressifs récurrent

Trouble caractérisé par la survenue répétée d'épisodes dépressifs correspondant à la description d'un tel épisode, en l'absence de tout antécédent d'épisodes indépendants d'exaltation de l'humeur et d'augmentation de l'énergie (manie). Le trouble peut toutefois comporter de brefs épisodes caractérisés par une légère élévation de l'humeur et une augmentation de l'activité (hypomanie), succédant immédiatement à un épisode dépressif et parfois déclenchés par un traitement antidépresseur. Les formes graves du trouble dépressif récurrent présentent de nombreux points communs avec des concepts antérieurs comme ceux de dépression maniaco-dépressive, de mélancolie, de dépression vitale et de dépression endogène. Le premier épisode peut survenir à n'importe quel âge, de l'enfance à la vieillesse. Le début peut être aigu ou insidieux et la durée peut varier de quelques semaines à de nombreux mois. Le risque de survenue d'un épisode maniaque ne peut jamais être complètement écarté chez un patient présentant un trouble dépressif récurrent, quel que soit le nombre d'épisodes dépressifs déjà survenus. Si un tel épisode maniaque se produit, le diagnostic doit être changé pour celui de trouble affectif bipolaire.

V. Troubles de l'humeur persistant

Troubles de l'humeur persistants et habituellement fluctuants, dans lesquels la plupart des épisodes individuels ne sont pas suffisamment sévères pour justifier un diagnostic d'épisode hypomaniaque ou d'épisodes dépressif léger. Toutefois, étant donné qu'ils persistent pendant des années et parfois pendant la plus grande partie de la vie adulte du sujet, ils entraînent une souffrance et une incapacité considérables. Dans certains cas, des épisodes maniaques ou dépressifs récurrents ou isolés peuvent se surajouter à un état affectif persistant.

1. Cyclothymie :

Instabilité persistante de l'humeur, comportant de nombreuses périodes de dépression ou d'exaltation légère (hypomanie), mais dont aucune n'est suffisamment sévère ou prolongée pour justifier un diagnostic de trouble affectif bipolaire ou de trouble dépressif récurrent. Le trouble se rencontre fréquemment dans la famille de sujets ayant un trouble affectif bipolaire et certains sujets cyclothymiques sont eux-mêmes atteints ultérieurement d'un trouble bipolaire.

2. Dysthymie :

Abaissement chronique de l'humeur, persistant au moins plusieurs année mais dont la sévérité est insuffisante, ou dont la durée des différents épisodes est trop brève, pour justifier un diagnostic de trouble dépressif récurrent sévère, moyen ou léger.

    Olivier GUILLOU
    Infirmier en secteur psychiatrique
    Responsable psychiatrie sur Infirmiers.com   

Source : infirmiers.com