Depuis le 3 février 2014, date où la Fédération de l'Hospitalisation Privée (FHP) a annoncé la suspension des stages dans ses établissements des étudiants en soins infirmiers, la colère s'est exprimée tant sur les réseaux sociaux que dans la rue le 4 avril dernier. Résumé des derniers faits avec une bonne nouvelle à la clé : la levée du boycott des stages pour les ESI par la FHP le 12 mars 2014...
Mise à jour du 12 mars 2014
Aux dernières nouvelles en ce début de matinée, et selon deux communiqués distincts du ministère des Affaires sociales et de la Santé et de la Fédération de l'Hospitalisation Privée (FHP), un compromis de sortie de crise a été acté et au vu de ses avancées, la FHP reprend l'accueil des étudiants en soins infirmiers. Selon la dernière lettre envoyée ce matin aux ESI par la FNESI, la manifestation nationale du jeudi 13 mars 2014 n'est donc plus d'actualité. De plus amples explications dans l'article "FHP/ESI : les raisons du compromis "
Mise à jour du 11 mars 2014
Selon les dernières informations de la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi), et depuis la grande mobilisation, en régions, des ESI - quelques 15 000 ont battu le pavé - le 4 mars dernier, les ESI ne sont pas prêts à en rester là. En effet, selon Karina Durand, présidente de la Fnesi, nous assistons à la fois à l'indifférence de la FHP, malgré la convocation de son Comité exécutif le 5 mars, et au recul de nos ministères de tutelle (Affaires Sociales et de la Santé et Enseignement supérieur et de la Recherche) concernant les avancées promises aux ESI quant à leurs conditions sociales.
La Fnesi dénonce les problématiques très spécifiques des quelques 90 000 étudiants en soins infirmiers : suppression de stages dans le privé, certes, mais pas que, encadremehnt clinique au rabais, indemnités de stage ridicules, infantilisation, soumission aux directions, inégalités boursières... Karina Durand l'affirme haut et fort, il est aujourd'hui temps de dire STOP et d'exiger une formation de qualité sur les plans social et pédagogique, dans l'amélioration de la qualité des soins
. La FNESI devait engager aujourd'hui de nouveaux pourpalers avec les acteurs de ce conflit. Si aucune avancées n'en ressortent, la FNESI attendra nombreux, le jeudi 13 mars, les ESI à Paris, pour une grande manifestation nationale avec la rage de montrer que l'on ne joue pas avec les étudiants en soins infirmiers...
Le rendez-vous est d'ores et déjà pris : à partir de 13h sur le parvis de la gare Montparnasse... et l'itinéraire déposé à la Préfecture de Police... Nous vous en dirons plus très prochainement...
Mise à jour du 4 mars 2014
Les étudiants en soins infirmiers ont exprimé leur colère en manifestant dans toute la France
. Ils étaient plus de 15 000 à battre le pavé pour, selon les propos de la Fnesi, dénoncer l'ignominie et l'injustice des méthodes de chantage de la FHP.
L'Ordre National des Infirmiers, dans un communiqué daté du 4 mars 2014, dénonce la précarité de la formation infirmière .
Dans un communiqué de presse, la Fédération hospitalière de France (FHF) annonce que la totalité des 9 397 étudiants infirmiers qui se sont vus privés de stage vont pouvoir être accueillis au sein des établissements du service public hospitalier (hôpitaux publics, maisons de retraites publiques, hôpitaux non lucratifs et centres de lutte contre le cancer)
.
Dans un communiqué du 4 mars 2014, la FHP affirme que la solution est entre les mains du gouvernement. Elle souligne : A l’heure où la FNESI (Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers) appelle à manifester dans les préfectures le 4 mars et au plan national le 13 mars prochain, la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) veut rappeler qu’elle comprend les inquiétudes des étudiants infirmiers quant à l’avenir de leur formation et de leur emploi.
Jean-Loup Durousset, président de la FHP, Lamine Gharbi, président de la FHP-MCO, le docteur Olivier Drevon, président de l'UNCPSY et le docteur Gabriel Bossy, président de la FHP-SSR précisent : Nous sommes contraints et forcés de suspendre leur accueil pour que le gouvernement mette fin à des mesures budgétaires, fiscales et administratives inéquitables à notre égard. La clé du conflit est entre les mains du gouvernement. C’est à lui qu’il faut s’adresser.
Selon ce communiqué, par cette action symbolique, engagée à regret, la FHP entend montrer que les cliniques et hôpitaux privés sont des acteurs incontournables du paysage sanitaire français et qu’ils jouent un rôle essentiel dans la formation des élèves infirmiers en France, rôle qu’ils assument d’ailleurs bénévolement. [...] Par ailleurs, la présence des étudiants infirmiers dans la rue prouve que le problème de leur accueil dans de bonnes conditions reste entier, contrairement à ce qu’a annoncé Madame Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé, lundi 3 mars sur une radio nationale
.
Mise à jour du 3 mars 2014
Comme elle nous l'avait annoncée, la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (FNESI)a réuni son Conseil d'Administration en urgence le samedi 1er mars pour décider des suites et à donner et des actions à mener face à une situation qui n'est toujours pas résolue. Dans son communiqué de presse, la FNESI rappelle que les étudiants se sentent infantilisés, exploités et négligés. Désabusés et en colère de ne pas être considérés à leur juste valeur, ils veulent taper du poing sur la table
. Le Conseil d’Administration de la FNESI s’est donc positionné à l’unanimité pour lancer un appel national à manifester dans les préfectures le 4 mars 2014. Et de souligner également que les étudiants infirmiers demandent que leurs revendications soient entendues. S’ils n’obtiennent pas d’avancées concrètes, la mobilisation sera reconduite.
De son côté le Collectif NB3NP dans un communiqué du 3 mars 2014, affirme son soutien à tous les étudiants en soins infirmiers et les élèves du corps aide-soignant, condamnant fermement la Fédération de l’Hospitalisation Privée qui par son obstination à refuser l’accueil des étudiants et des élèves, contribue à la mise en danger des patients en mettant en péril la qualité de la formation des étudiants en soins infirmiers et des élèves du corps aide-soignant. Utiliser les étudiants et les élèves comme monnaie d’échange est un acte irresponsable et odieux.
Le Collectif invite donc les étudiants à se mobiliser en masse le 4 mars 2014 dans chaque région. Il a mis en ligne une vidéo du Journal de la santé (France 5) qui résume la situation.
Mise à jour du 28 février 2014
Dans un communiqué daté du 28 février 2014, la FNESI souligne avoir rencontré, le 27 mars 2014, Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé. Elle reconnaît les efforts réalisés afin que les étudiants puissent aller en stage dès le 1er mars
. Cependant, elle note qu' aucune garantie n'a pu ête donnée quant à la qualité de l'enseignement et de l'encadrement
.
Dans un communiqué de presse datant du 27 février 2014, Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé annonce que près de 90% des étudiants on obtenu un nouveau stage à ce jour. La mobilisation générale des agences régionales de santé (ARS) et de l'ensemble des établissements publics et privés à but non lucratif se poursuit dans l'ensemble des régions pour garantir à chaque étudiant en soins infirmiers la continuité et la qualité de leur formation pratique
.
Mise à jour du 27 février 2014
La FHP l'a dit, l'a fait et l'argumente dans son dernier communiqué de presse du jour ! Les cliniques et hôpitaux privés arrêteront d’accueillir les étudiants infirmiers en stage à compter du 1er mars 2014. Si les cliniques et hôpitaux privés sont conduits à l’arrêt des stages infirmiers, ce n’est pas de gaité de cœur mais contraints à agir ainsi pour se faire entendre du gouvernement.
(...) En n’accueillant plus les stages infirmiers dans nos établissements, nous voulons montrer combien les cliniques et hôpitaux privés sont indispensables au système de soins alors qu’elles rencontrent des difficultés économiques croissantes
. (...) Préserver le secteur, c’est aussi préserver l’avenir des infirmiers au sein de nos établissements
a indiqué le président de la FHP, Jean-Loup Durousset.
Par communiqué de presse du ministère des Affaires sociales et de la Santé en date du 26 février 2014, Marisol Touraine souhaite rassurer les 7000 étudiants en soins infirmiers concernés par le boycott des stages infirmiers par les cliniques privées.
La ministre s’engage à ce que les étudiants en soins infirmiers puissent effectuer un stage
. Elle déplore que la fédération de l’hospitalisation privée (FHP) maintienne auprès de ses adhérents son mot d’ordre de boycott de l’accueil de nouveaux stagiaires infirmiers à compter du 1er mars 2014
. Ce communiqué rappelle que la ministre a mobilisé ses services et les agences régionales de santé (ARS) pour que leur soit proposée au plus vite une solution. A ce jour, près de 2/3 de ces étudiants bénéficient d’ores-et-déjà d’un terrain de stage dans une autre structure. Tout sera mis en oeuvre pour que chaque étudiant puisse poursuivre sa formation pratique dans les meilleures conditions
.
Marisol Touraine tient à saluer la responsabilité et l’importante mobilisation des hôpitaux publics, des établissements privés à but non lucratif, des centres de lutte contre le cancer pour proposer davantage de stages, marquant ainsi leur intérêt pour les étudiants
. Cela suffira-il à rassurer les étudiants en soins infirmiers ? On peut en douter...
Mise à jour du 26 février 2014
Par communiqué de presse de la Fédération Nationale des Étudiants en Soins Infirmiers (FNESI), on apprend que les représentants des étudiants ont rencontré ce jour, pour la seconde fois en une semaine, le Ministère des Affaires Sociales et de la Santé (MASS) ainsi que la Fédération Hospitalière Privée (FHP). Le couperet est tombé ! La FNESI s’est vu annoncer le maintien du boycott des étudiants en stage dans les établissements de la FHP
. Malgré une timide main tendue, avec la promesse que les étudiants déjà en stage ne seraient pas impactés par cette mesure, la FNESI ne laissera pas les étudiants sur le banc de touche.
Bien que soucieux de l’actualité, le MASS est bien loin de répondre aux réelles attentes des étudiants, souligne le communiqué. C’est par l’intermédiaire des agences régionales de santé, que le ministère tente aujourd’hui de rediriger les étudiants sur le carreau vers d’autres lieux de stage. En voulant pousser les murs, ce sont les services de soins qui se verront surchargés, la qualité de l’encadrement qui se verra dégradée, encore une fois au détriment des patients.
Pour la FNESI, une chose est sûre, la partie engagée entre la FHP et le MASS, a placé les étudiants infirmiers sur l’échiquier malgré eux. L’enjeu, qui à première vue concerne uniquement les stages, est en réalité bien plus important: ce n’est que le reflet de ce qui se passe dans les coulisses sur le plan politique.
La FNESI est bien décidée à pas laisser considérer les étudiants comme de vulgaires pions
. Usés du manque de considération à leur égard, ils se réuniront ce samedi 1er Mars lors d’un conseil d’administration convoqué en urgence par la FNESI, afin de décider des actions fortes à mener. C’est à travers la FNESI, que les étudiants se coordonneront afin de passer à l’offensive
conclut ce communiqué.
Selon l'APM, le comité exécutif de la FHP, qui s'est réuni le 25 février 2014, a jugé que les réponses apportées par le ministère de la santé étaient insuffisantes pour lever sa menace de ne plus accueillir de nouveaux étudiants infirmiers en stage à compter de samedi
. La FHP a indiqué être insatisfaite des premières orientations sur la campagne tarifaire. Jean-Loup Durousset, le président de la fédération, a déclaré être déçu d'un courrier du ministère reçu le lundi 24 février 2014 qui n'apporte pas de garantie précise sur les différents sujets
. L'APM précise que le comité exécutif a très mal perçu l'absence de positionnement de la tutelle sur le CICE
. En outre, il estime que les dispositions du projet de décret sur la dégressivité étaient encore à un stade trop flou
. Un nouveau comité exécutif de la FHP est prévu le 5 mars 2014.
Mise à jour du 25 février 2014
400 étudiants en soins infirmiers ont envahi les rues de Tours le 24 février 2014 contre la suppression de plusieurs postes de stagiaires, rapporte le site lanouvellerepublique.fr.
Les étudiants de l'IFSI de Niort ont exprimé leur colère le 24 février 2014 également devant les locaux de leur établissement, selon le site lanouvellerepublique.fr.
Mise à jour du 24 février 2014
Selon France 3 Rhône-Alpes, les étudiants en soins infirmiers de Lyon ont organisé une chaîne devant la clinique privée Natecia pour protester contre la décision de la FHP. L'article complet est a lire sur france3.fr. Affaire à suivre dans nos colonnes...
Mise à jour du 20 février 2014
Par communiqué de presse, la FEHAP se mobilise : la FEHAP - Fédération des Etablissements Hospitaliers et d’Aide à la Personne privés non lucratifs - déplore cette situation qui met en péril la formation des futurs infirmiers et se mobilise en conséquence. La FEHAP s’engage et met en œuvre tous les moyens en sa possession pour répondre à cette situation alarmante. La fédération s’est d’ores-et-déjà adressée directement à ses adhérents au niveau national pour leur demander de participer à l’effort de mobilisation, en les appelant à faire preuve d’une souplesse toute particulière dans l’accueil de stagiaires infirmiers au sein de leur structure. En lien avec les ARS, les Délégations Régionales de la FEHAP entament une démarche de recensement des places disponibles parmi les établissements dans leur région. La FEHAP et ses adhérents, participant au service public depuis toujours, assureront leur soutien et se mobiliseront pour l’accueil des étudiants infirmiers privés de stage. Un comité de suivi LMD Infirmier s’est tenu ce matin au Ministère des Affaires Sociales et de la Santé. L’ensemble des participants (IFSI, fédérations employeurs, organisations syndicales et organisations professionnelles) a manifesté à la fois sa mobilisation pour pouvoir permettre l’accueil des élèves infirmiers, mais aussi sa consternation face à la « prise d’otage » perpétrée par la FHP mettant en grande difficulté 22 000 étudiants.
Mise à jour du 19 février 2014
Nouveau communiqué de la Fnesi le 19 février. L'organisation étudiante a été reçu le 18 février au Ministère des Affaires Sociales et de la Santé ainsi que la Fédération de l'Hospitalisation privée (FHP). Karina Durand, présidente de la Fnesi, l'explique : lors de cette rencontre, nous avons rappelé notre intransigeance quant au retrait immédiat de la suspension d’accueil des étudiants en stage. Précisant la colère des étudiants à l’annonce de cette mesure, nous avons insisté sur le fait qu’il était inhumain de sacrifier des étudiants au profit d’une guerre froide dont ils ne sont aucunement protagoniste. Nous avons pu constater, lors de ces deux entretiens, que chacun des interlocuteurs reste campé sur ses positions
.
Le Ministère n’est pas en capacité actuellement de pourvoir à la demande importante de stages : c’est 85% des étudiants concernés qui se retrouveront quand même sur le carreau, souligne la Fnesi
Rétrospective des faits : la menace
Le 3 février 2014, la FHP menace de suspendre les stages des étudiants infirmiers à compter du samedi 1er mars, ainsi que son plan pour l'emploi dans le secteur, si le projet du gouvernement sur les tarifs est appliqué
. Pour la FHP, alors que chaque année, les cliniques et hôpitaux privés forment plus de 30 000 élèves infirmiers partout en France soit 30% de l'ensemble des infirmiers en formation, il est inacceptable de voir ce secteur marginalisé et mis en danger par les pouvoirs publics. Et de rappeler que dépossédée du CICE (Crédit d’impôt compétitivité emploi), inquiète de la dégressivité tarifaire et menacée d’être écartée des missions de service public (...) otage d'un système qui l'évince, la FHP est contrainte à envisager la suspension des stages infirmiers pour démontrer son rôle essentiel dans le système de santé.
La réplique
Levée immédiate de boucliers du coté de l'Ordre national des infirmiers (ONI), de la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (FNESI) et du Collectif Ni Bonnes Ni Nonnes Ni Pigeonnes (NBNNNP) qui réagissent par voie de communiqués
Le 4 février, pour l'ONI : Les étudiants en soins infirmiers n’ont pas à être les otages de désaccords entre pouvoirs publics et établissements de santé privés. (...) Empêcher les professionnels infirmiers de demain d’apprendre leur métier ne peut qu’être préjudiciable aux étudiants mais aussi à l’hospitalisation privée et ses patients. Ce serait absolument contreproductif.
Le 5 février, pour la FNESI : si cette action est mise en oeuvre, ce seront des milliers d'étudiants qui se retrouveront en difficulté à 5 mois de l'obtention du Diplôme d'Etat. (...) Les Etudiants en Soins Infirmiers, à travers la FNESI, demandent aux pouvoirs publics, ainsi qu'à la FHP de prendre leurs responsabilités et d'entreprendre les actions nécessaires afin d'éviter une catastrophe pédagogique.
La FNESI s'est engagée visuellement sur sa page Facebook avec le slogan Sous la blouse, la colère
.
Le 7 février, le Collectif NBNNNP réagit à son tour : Un dernier coup pitoyable vient d’être porté à nos professions. Le couperet est tombé sur l’avenir des étudiants en soins infirmiers mais aussi sur celui des élèves du corps aide-soignant à cause d’un chantage sciemment orchestré par la fédération de l’hospitalisation privée. Non seulement la FHP les utilise comme de la chair à canon contre l’État mais elle ne respecte pas les conventions signées avec les IFSI, IFSA et les étudiants et élèves pour leur accueil en stage. Cette odieuse prise d’otages est à la fois une atteinte à nos professions soignantes mais aussi une atteinte à la sécurité des soins pour les patients.
Depuis, le Collectif reste fidèle à ses actions et publie le 16 février un appel à mobilisation incisif !
Le 14 février, la Fédération hospitalière de France, par la voix de son Président, Gérard Vincent, publie à son tour le courrier adressé aux chefs d'établissements sanitaires : Parce que les étudiants infirmiers ne doivent pas être les victimes de ce mouvement et parce qu'il nous appartient de montrer aux pouvoirs publics ce que signifie le sens du service public pour les hospitaliers, la FHF vous invite à ouvrir au plus vite le maximum de terrains de stage afin de ne pas laisser ces étudiants sans solution pour leur parcours de formation. Concrètement, les délégations régionales de la FHF prendront contact avec vous afin de recenser le nombre de stages pouvant être proposés et en informer ensuite les ARS. Je sais pouvoir compter sur votre mobilisation pour que le Service Public soit, comme toujours, au rendez-vous.
Le 17 février 2014, la Coordination Nationale Infirmière (CNI), par communiqué souligne la nécessité de préserver la qualité de l’encadrement afin de permettre l’acquisition des compétences. La fermeture de terrains de stage dans le secteur privé majorera de facto les difficultés déjà existantes concernant l’accueil et l’encadrement et ce, dans tous les secteurs. (...) Elle appelle tous les acteurs en responsabilités à oeuvrer rapidement pour rétablir des conditions de formation adaptées. Les finances doivent certes être saines mais elles ne doivent pas porter atteintes à la santé des usagers
.
La mise à exécution
La FHP a mis très vite ses menaces à exécution et les premiers courriers sont arrivés dans les Ifsi, comme à Paray-le-Monial, en Saône-et-Loire, où Nadine Clozel, directrice de l'IFSI
, s'indigne : Je ne comprends pas cette décision brutale et inique, avoue-t-elle, car les conventions sont signées et ce partenariat fonctionne très bien depuis des années. Beaucoup de nos diplômés travaillent dans cette clinique, qui accueille les étudiants dans des services intéressants, comme les urgences, la chirurgie, les soins intensifs…
La lettre qu'elle a reçue se conclut par cette formule : Nous serions heureux de n'avoir pas à mettre en œuvre une mesure que nous savons difficile mais à laquelle nous sommes contraints.
Par communiqué en date du 14 février 2014, la FHP (Fédération de l'hospitalisation privée) publie la carte des cliniques et hôpitaux privés qui sont entrés en résistance
soit plus de 70 % des 1100 établissements de santé s'engageant dès le 1er mars à ne plus accueillir d'élèves infirmiers en formation...
Les réseaux sociaux s'enflamment
Sur le forum d'Infirmiers.com, un topic dédié au sujet, permet aux ESI mais aussi aux infirmier(e)s d'exprimer leur colère, mais surtout leur incompréhension, face à cette décision de la FHP. Un utilisateur en témoigne : Une fois encore ce n'est pas aux ESI de régler la question. Les ESI sont là pour étudier, là le problème les concerne mais c'est aux diplômés des structures et aux formateurs, directeurs d'école... et surtout aux pouvoirs publics à commencer par la ministre de la Santé de se bouger...
D'autres s'inquiètent sérieusement : ma promotion des étudiants a vu ses stages annulés sur des structures privées ... A l'heure actuelle c'est notre référent qui se dépatouille pour trouver des places...
; Déjà à la base les places étaient peu nombreuses mais la c'est catastrophique, à 4 mois de la fin de la formation on est pas sorti de l'auberge !
Sur Facebook, même constat et des commentaires précis sur les Ifsi concernés :
- Une annonce officielle vient d être faite dans notre Ifsi (Cannes) pour le moment c est quasiment 70 étudiants qui pourraient être touché dans notre promotion... ;
- Certains de nos stages en clinique ont été annulés aujourd'hui. Ifsi d'Eaubonne... ;
- Realité ! Nous sommes étudiants infirmiers de troisième année en Essonne et nous venons d'apprendre que de nombreuses structures privées ont annulé nos stages qui commencent dans 3 semaines. Nous ne savons donc pas si nous serons diplômés en juillet... ;
- Bourg-en-Bresse, l'Ifsi a reçu deux lettres de cliniques privées qui stipulent qu'à partir du 1er mars ils n'accueilleront plus d'élèves... ;
- Nous aussi dans le Loiret nous sommes concernés et mon stage qui devait débuter lundi prochain a été annulé... ;
- Pareil à Annecy. Effondrée et tellement dégoûtée ! Honteux de prendre les étudiants en otages !... ;
- Etudiante dans le Sud, j'ai une amie qui vient d'apprendre que son stage entamé depuis 3 semaines doit s'arrêter au 1er mars 2014. L'établissement refuse de la garder jusqu'au 6 mars comme prévu, elle se retrouve le bec dans l'eau à 5 mois du D.E un truc de fou !!!!! super on attend la suite ...
- La région Dijonnaise est également touchée par le « non-accueil » des étudiants infirmiers !
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Par courriel adressé à la rédaction d'Infirmiers.com, un ESI cannois s'interroge sur les conséquences délétères de cette suspension de stages dans le privé :
- mode de validation du stage ?
- une des solutions compensatoires envisagées serait de reporter le stage durant l'été : organisation difficile pour les étudiants qui, par exemple, travaillent déjà l'été pour financer leurs études...;
- financement des études entaché par le fait que le pôle emploi ne finance que l'année scolaire et non les vacances estivales ;
- replacement des étudiants dans le secteur public au bon vouloir des établissements avec des stages de nuit (certes possible dans notre cursus) et/ou des masses d'étudiants dans les services avec impossibilité de profiter pleinement du stage ;
- compensation par présence dans les instituts de formation avec enseignement de mini cas concrets qui ne pourra jamais remplacer un stage dans sa globalité ;
- retard pour les étudiants de 3e année ;
- retard d'entrée sur le marché de l'emploi...
Il conclut : il est nécessaire de se faire entendre et donc de se faire respecter ! Parce que notre formation est notre projet de vie, protégeons-la !
Afin de continuer à traiter ce sujet au jour le jour, merci de commenter cet article en précisant les promotions d'étudiants touchées et la localisation de leur Ifsi ainsi que les solutions envisagées pour palier les effets délétères de cette délicate affaire que nous suivrons de très près...
Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com
Aurélie TRENTESSERédactrice Infirmiers.comaurelie.trentesse@infirmiers.com
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