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TFE - Violence des patients, souffrance des soignants

Publié le 22/12/2015
depression douleur tristesse

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En juin 2015, Ophélie Perrot, alors étudiante en soins infirmiers à l'Institut de Formation en Soins Infirmiers de Barthélémy Durand (promotion 2012-2015) a soutenu avec succès son travail de fin d'études sur la thématique suivante : « Violence des patients, souffrance des soignants ». Elle souhaite aujourd’hui le partager avec la communauté d’Infirmiers.com et nous l'en remercions.

« Un infirmier en UHCD, confronté au quotidien à la violence, n’aurait-il pas un risque majeur de développer du stress lorsque ses stratégies d’adaptation ne sont plus efficaces ? ». C'est la question que se pose Ophélie dans son TFE.

Ophélie débute ainsi son travail de recherche : « Le travail de recherche que j’ai mené a été effectué lors de mes études à l’Institut de Formation en Soins Infirmiers d’Étampes. Il m’a permis de compléter mes connaissances quant à un sujet précis : la violence. Étudiante infirmière en première année, je suis, en mai 2013, en stage dans un service de sanatorium. Un matin, je suis chargée d’administrer seule des antibiotiques à huit patients. Je commence donc mon tour et arrive au niveau de la chambre de Mr P., connu pour être difficile. Mr P. est un patient d’origine géorgienne. Il est atteint d’une tuberculose pulmonaire ainsi que d’une schizophrénie, traitée sous antipsychotique. C’est un ancien toxicomane à la cocaïne, traité sous opiacés de synthèse. Il parle très mal le français et est régulièrement dans la négociation ou dans le refus de soins. J’entre donc dans sa chambre et prépare le matériel nécessaire. Je lui pose le premier antibiotique et lui indique que je repasserai pour le rincer. Je termine avec les autres patients et passe le voir à nouveau. Je lui explique alors mes intentions et le matériel que je vais utiliser. Il me répond par une phrase en géorgien que je ne comprends pas, et exprime des gestes que j’interprète comme un refus de soins. Je tente alors de négocier calmement avec lui et de lui réexpliquer les soins. Mais il réitère ses gestes avec davantage de violence, en haussant fortement la voix. Me sentant agressée et ne sachant pas comment gérer la situation, je décide de quitter la chambre et d’aller chercher de l’aide auprès d’une infirmière.

À la suite de ces événements, je me suis posé de nombreuses questions : comment peut-on prendre en charge la violence d’un patient ? Comment gérer la violence de patients atteints de pathologies psychiatriques dans des services de soins généraux ? Est-ce que l’agressivité d’un patient peut être perçue ou ressentie d’une façon différente selon chacun des soignants ? L'agressivité du patient dépend-elle du soin fait ou du comportement de l'infirmière ?

J’ai trouvé intéressant d’aborder le sujet de la violence, car celle-ci semble être aujourd’hui de plus en plus présente dans les soins. Je me suis d’abord intéressée à comment nous pouvons la gérer. Puis, je me suis finalement demandé quelles conséquences cette violence peut avoir sur le soignant lui-même. Je me suis aussi interrogée sur les moyens qu’il pouvait mettre en place pour s’adapter, et s’ils étaient efficaces. Au départ, je souhaitais parler des services de soins généraux. Mais le sujet m’a semblé trop vaste. Je me suis alors tournée vers la médecine interne, mais j’ai finalement trouvé ce service trop ciblé et j’ai douté de sa pertinence par rapport aux actes de violence présents dans ces services. Pour sortir des stéréotypes de la psychiatrie et des urgences, j’ai finalement choisi d’aborder les unités d’hospitalisation de courte durée. Je voulais choisir un service qui reste tout de même général, mais pas complètement à part, comme les urgences. Finalement, j’ai pu élaborer la problématique suivante : un infirmier en UHCD, confronté au quotidien à la violence, n’aurait-il pas un risque majeur de développer du stress lorsque ses stratégies d’adaptation ne sont plus efficaces ?

Dans un premier temps, j’aborderai le côté contextuel de mon travail en développant le thème de la violence en général, de l’infirmier face à cette violence ainsi que du service de soin choisi. Dans une seconde partie, l’approche conceptuelle, j’évoquerai à nouveau la violence dans son aspect sociologique. J’aborderai également les stratégies d’adaptations des soignants mis en place face à la violence, ainsi que les conséquences que celle-ci peut engendrer. Enfin, j’expliquerai ma méthodologie d’enquête avant d’en analyser les résultats.

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Aurélie TRENTESSE  Journaliste Infirmiers.com aurelie.trentesse@infirmiers.com  @ATrentesse


Source : infirmiers.com