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TFE - Toucher et dimension affective des soins en fin de vie

Publié le 12/09/2018
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En juin 2018, Maud Bucher, Maxym Parisot, Ophélie Quilghini et Clément Ruiz, tout quatre étudiants en soins infirmiers à l'Institut de formation aux métiers de la santé du Nord Franche-Comté, site de Montbéliard (promotion 2015-2018) ont soutenu avec succès leur travail de fin d'études conjoint sur la thématique suivante : « Le toucher relationnel dans l'accompagnement des personnes en fin de vie ». Ils souhaitent aujourd’hui le partager avec la communauté d’Infirmiers.com et nous les en remercions.

A l'issue de leurs situations d'appel, ces quatre étudiants en soins infirmiers ont décidé d'explorer la notion de toucher relationnel et plus particulièrement dans la prise en soins des personnes en fin de vie.

Voilà comment ces quatre étudiants nous expliquent le choix de leur question de recherche.  « Le choix de notre thème découle, en premier de la réflexion sur un cours dispensé en première année portant sur la théorie de l'attachement. Celle-ci évoquait des enfants élevés dans un orphelinat en Roumanie recevant seulement les soins élémentaires, loin de l'affection maternelle. Cette théorie a pu démontrer qu'au sein de leur développement, ces enfants présentaient des troubles psychomoteurs. Le toucher et la dimension affective des soins semblent ainsi influencer le développement de la personne. Cette expérience démontre que les personnes aux extrémités de la vie sont sujettes à une certaine vulnérabilité. Le toucher peut donc être un élément nécessaire pour assurer le bien-être de la personne.

D'autre part, nos expériences professionnelles vécues en stage tout au long de notre formation, nous renvoient à un échange en lien avec la qualité de la prise en soin des personnes en fin de vie. En effet, lors de stages de deux membres du groupe, la pratique du toucher a pu être abordée de différentes manières dans plusieurs EHPAD.

Le recours à l’aromathérapie et au toucher massage a permis de lui apporter une décontraction musculaire et de favoriser le lâcher prise.

La première situation s’est déroulée un matin, suite à un soin d’hygiène et de confort. La résidente semblait triste et angoissée par rapport à la dégradation de l’état de santé de son mari. L'étudiante a pu mobiliser des techniques de toucher enseignées durant sa formation. Ainsi, elle a pu proposer à la résidente d’expérimenter ces techniques, suite à son accord. A la fin du soin, la patiente était calme, semblait détendue et remercia l'étudiante d'avoir passé du temps auprès d'elle. Cette situation nous a permis de comprendre l'importance du toucher dans le soin pour assurer le bien-être de la personne.

La seconde situation se passe également en EHPAD. Depuis quatre jours un résident était considéré en fin de vie ; il était dyspnéique, confus et s'agitait régulièrement. Lors de la réalisation de ses soins d’hygiène et de confort, il se contractait et s'agitait car le soin pouvait paraître agressif, notamment lors des mobilisations. Le recours à l’aromathérapie et au toucher massage a permis de lui apporter une décontraction musculaire et de favoriser le lâcher prise. Il est décédé le lendemain dans l’établissement.

Des deux exemples décrits précédemment, il en ressort que le toucher peut procurer un certain bien-être, notamment par la décontraction musculaire ; c’est pour cela qu’il est privilégié dans certains établissements. Cependant, un membre du groupe s’est trouvé impuissant face à une personne en situation de fin de vie. En effet, la patiente était contractée et très douloureuse, de sorte qu’une injection de morphine en sous-cutanée était à réaliser avant chaque soin. Les soins prodigués se limitant aux soins de confort et de bien-être, seul les moyens médicamenteux étaient utilisés pour soulager la patiente. Dans cette situation, la prise en charge de la douleur s’est déroulée de manière médicale, l’aspect relationnel étant en partie laissé de côté. Néanmoins, les thérapeutiques médicamenteuses n’ayant pas eu l’effet escompté, à l’existence d’alternatives thérapeutiques afin de pouvoir soulager la patiente.

C’est pour cela, qu’à l'issue de nos situations d'appel, nous avons décidé d'explorer la notion de toucher relationnel et plus particulièrement dans la prise en soins des personnes en fin de vie. Sachant que le toucher est le premier sens que l'on acquiert et le dernier que l'on perd et si nous savons également que 80% de la communication passe par le non-verbal. Alors il se pose la question de savoir si le toucher est un médiateur de la relation soignant/soigné.

Il reste à démontrer si ce dernier est transférable dans l'ensemble des situations de soins de fin de vie et si toutes les personnes soignées sont réceptives à cette technique. Pour terminer, l'ensemble des expériences vécues en stage lors de ces trois dernières années, nous font remarquer toute l'avancée de la science qui permet aujourd'hui à des personnes de vivre avec des pathologies chroniques durant de longues années, favorisant donc le vieillissement de la population. Nous souhaitons donc souligner la place des soins palliatifs et l'importance d'assurer une qualité de fin de vie auprès de personnes qui décèdent à plus de 68% en milieu hospitalier ou en institution5. L'accompagnement des personnes âgées en fin de vie devient ainsi prévalent dans la carrière professionnelle d'un soignant.

Au cours de ce travail de recherche, nous approfondirons donc la notion de toucher, une des alternatives aux thérapeutiques médicamenteuses inscrite dans notre rôle propre infirmier, en vue d'améliorer la qualité de fin de vie des malades. De ce fait, nous chercherons à développer des compétences dans la prise en soins de la phase palliative terminale, dans cette relation intimiste avec le patient. »

Lire le TFE - « Le toucher relationnel dans l'accompagnement des personnes en fin de vie » (PDF)

Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern


Source : infirmiers.com