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TFE - Le soignant face à la mise sous contention

Publié le 22/01/2014
malaise dépression tristesse

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En juin 2013, Christian Couprit, alors étudiant en soins infirmiers à l'Institut de Formation en Soins Infirmiers de Caen (promotion 2010-2013) a soutenu avec succès son travail de fin d'études sur la thématique suivante : « En quoi la mise sous contention de la personne soignée, peut-elle générer un sentiment de frustration, de malaise pour l’infirmier(e) ?  ». Il souhaite aujourd’hui le partager avec la communauté d’Infirmiers.com et nous l'en remercions.

En quoi la mise sous contention de la personne soignée, peut-elle générer un sentiment de frustration, de malaise pour l’infirmier(e)

Christian débute ainsi son travail de recherche : « Durant ma formation d’infirmier, j’ai été plusieurs fois confronté au port de contentions physiques chez des personnes soignées. Je me suis aperçu au cours d’un de mes stages en Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes (E.H.P.A.D) qu’environ 30% à 40% des résidents devaient avoir les barrières de lit relevées pour la nuit. Cette pratique chez les personnes âgées « s’est développée de façon importante presque insidieusement, au fil du temps ». J’ai aussi appris qu’il était du rôle du médecin de les prescrire ou non.

Avant d’intégrer la formation, je n’avais qu’une idée floue de ce que pouvait être la mise sous contention d’une personne. Je pensais qu’elle n’était réservée qu’aux patients violents en service de psychiatrie ou pour éviter les chutes des personnes âgées. Au fil de mes stages, je me suis aperçu que mettre sous contention une personne pouvait engendrer des difficultés à la fois pour elle-même mais aussi pour l’infirmier(e). Poser une contention peut en effet poser problème et induire un stress et une anxiété supplémentaires aussi bien pour le malade que pour le personnel soignant.

Au regard de plusieurs situations qui m’ont interpellé lors de mes stages, j’ai été amené à me poser un certain nombre de questions. Tout d’abord sur le plan humain, je me suis demandé si ces situations étaient en phase avec mes valeurs personnelles et comment je pouvais établir une relation d’empathie avec des patients porteurs de contention. Sur le plan professionnel, je me suis posé la question de savoir comment un infirmier pouvait réagir face à un patient qui les refuse et s’il n’y avait pas d’autres moyens, d’autres solutions afin de ne pas y recourir. De même sur un plan éthique, comment savoir quel est notre droit d’imposer la contention et quel est le droit du malade à la refuser. Sommes-nous dans la bienveillance ou dans la maltraitance ? Ce sont toutes ces questions autour de la mise sous contention en secteur de soins généraux qui ont déterminé le choix du thème de mon travail de fin d’études : « Réaction des soignants face à un patient porteur de contentions ». Mais c’est aussi surtout de savoir comment en tant que futur professionnel je dois me positionner et réagir face à un patient refusant la mise sous contention.

Ce travail de fin d’études m’a permis de structurer et d’améliorer ma méthodologie du travail de recherche. Dans mon précédent métier, j’ai eu l’occasion d’effectuer différents travaux de recherche pour maintenir à jour mes connaissances et découvrir de nouvelles méthodes et technologies liées à ma fonction, mais c’était surtout de la recherche d’informations pour améliorer mes pratiques de travail. Ce travail, différent de ce que j’avais pu faire, n’a pas toujours été facile. J’ai surtout eu des difficultés au début, car je m’orientais vers la rédaction d’un rapport sur la mise sous contention, et je n’arrivais pas à cerner le travail que l’on me demandait. Les rendez-vous avec ma conseillère de mémoire, le livret d’accompagnement ainsi que la méthodologie conseillée par l’IFSI m’ont beaucoup aidé à effectuer ce travail. Ce travail de fin d’études m’a permis d’améliorer mon esprit d’analyse, mais surtout de rester synthétique et de me focaliser uniquement sur ma question de départ. En effet, le thème de la contention physique étant vaste, j’ai été tenté de développer d’autres problèmes liés à la contention comme les risques engendrés par celle-ci ou la recherche d’alternatives ».

Lire le TFE "Réaction des soignants face à un patient porteur de contentions"

Aurélie TRENTESSE  Rédactrice Infirmiers.com aurelie.trentesse@infirmiers.com


Source : infirmiers.com