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TFE - Guérir de rire - L’humour dans la relation soignant/soigné

Publié le 17/04/2019
TFE - Guérir de rire - L’humour dans la relation soignant/soigné

TFE - Guérir de rire - L’humour dans la relation soignant/soigné

En juin 2018, Morgane Flack, étudiante en soins infirmiers à l'institut de formation en soins infirmiers du Creusot-Monceau (promotion 2015-2018), soutenait avec succès son travail de fin d'études sur la thématique suivante : "Guérir de rire - L’humour dans la relation soignant/soigné". Elle souhaite aujourd’hui le partager avec la communauté d’infirmiers.com et nous la remercions.

L’humour est le plus court chemin d’un homme à un autre - Georges Wolinski

La notion d’humour et de jovialité faisant partie intégrante de ma personnalité, je trouvais très intéressant d’effectuer mon travail de fin d’études sur ce sujet dans le but de pouvoir établir un lien entre la relation de soin et l’humour, mais aussi afin de vérifier des bénéfices que peut avoir l’humour sur les patients".

Voilà comment cette étudiante nous explique le choix de sa question de recherche. "J’ai toujours été une personne de nature enjouée, que ce soit dans la vie quotidienne, mais aussi, depuis trois ans, au cours de mes stages et de mes remplacements en tant qu’aide-soignante. L’humour a donc toujours fait partie de mon quotidien. Un jour, l’une des formatrices de mon Institut de Formation en Soins Infirmiers m’a posé la question suivante : Quelle soignante voulez-vous être ? Ce fût une question difficile, elle ne me demandait pas dans quel service je souhaitais travailler, ni ce que je préférais apprendre, elle souhaitait savoir qui je voulais être. Après réflexion, je lui ai répondu :
une infirmière qui apporte du bonheur aux gens. Dans cette idée, je voulais exprimer le fait que l’hôpital est un lieu qui peut faire peur, un lieu qui peut paraître froid, antipathique… et que les personnes craignent, surtout qu’ils s’y rendent généralement dans un contexte déplaisant.

Vous avez de l’humour, ça permet de penser à autre chose. Vous ne pouvez pas savoir à quel point ça fait du bien, à quel point ça soulage, mieux qu’un médicament.

Toutefois, au travers de mes stages, j’ai pu observer que la relation de soin et l’humour peuvent permettre aux soignants de redonner le sourire aux patients, que ces derniers se sentent mieux, pas seulement physiquement car ils sont là dans cet optique, mais aussi moralement. La notion d’humour et de jovialité faisant partie intégrante de ma personnalité, je trouvais très intéressant d’effectuer mon travail de fin d’études sur ce sujet dans le but de pouvoir établir un lien entre la relation de soin et l’humour, mais aussi afin de vérifier des bénéfices que peut avoir l’humour sur les patients. J’ai pu vivre au cours de ma formation de nombreux moments de rire avec les patients m’illustrant parfaitement l’importance que peut représenter l’humour dans le soin.

Allons bon, je ne savais pas que c’était le festival de Cannes, aujourd’hui, sinon j’aurais mis mes lunettes de soleil aussi. Suite à cette remarque, j’entends le rire cristallin de ma patiente, auquel je me suis habituée au fil du temps. Elle se tourne alors vers moi, me sourit puis me dit : Je ne savais pas que c’était vous. Je suis désolée mais je pense qu’avec votre blouse et vos baskets, le festival de Cannes c’est raté pour vous cette année.

Néanmoins, lors de l’élaboration de ce mémoire, j’ai dû vivre une situation durant laquelle l’humour a été un frein à la relation. J’ai émis le choix de confronter ces deux situations, me permettant d’une part une remise en question et d’autre part de comprendre les limites que peut aussi avoir l’humour dans le soin. En effet, la situation où cet outil, que j’affectionne tant et que j’utilise quotidiennement, n’a pas fonctionné m’a énormément interpellée et questionnée. Je souhaitais donc l’analyser afin de pouvoir la comprendre mais surtout répondre à mes interrogations.

Je me rendais chez Monsieur G., un patient de 53 ans, hospitalisé en HAD, avec un cancer en phase avancée, afin d’effectuer un change dans le milieu d’après-midi ; son premier change. Monsieur G. commença par refuser l’acte, puis après explications de ma part et supplications de la part de son épouse, il finit par l’accepter. J’étais très mal à l’aise face à cet homme relativement jeune, qui subissait ce soin plus qu’il ne l’acceptait. Je ne savais pas quoi faire, le silence pesait dans la pièce et nous étions tous deux extrêmement gênés. Je fis quelque chose que je regrettai aussitôt : je tentai d’utiliser l’humour afin d’essayer de détendre l’atmosphère.  Monsieur G. se braqua. Le soin se fit rapidement et dans le silence le plus total. Les larmes de Monsieur G. coulèrent le long de ses joues quand je le tournai de nouveau vers moi à la fin du change.

Par conséquent, ce travail m’aura permis d’une part d’acquérir une ouverture d’esprit et un sens plus critique et d’autre part, de comprendre que l’humour peut favoriser la relation de soin s’il est manié avec précaution."

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Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern


Source : infirmiers.com