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TFE - Fin de vie et spiritualité du soignant

Publié le 23/07/2014
cailloux pierres sable plage

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En décembre 2012, Jacqueline Sarrazin, alors étudiante en soins infirmiers à l'Institut de Formation en Soins Infirmier Saint Vincent (promotion 2010-2013) a soutenu avec succès son travail de fin d'études sur la thématique suivante : « La spiritualité du soignant dans l’accompagnement des personnes en fin de vie ». Elle souhaite aujourd’hui le partager avec la communauté d’Infirmiers.com et nous l'en remercions.

Jacqueline s'interroge sur la spiritualité du soignant dans l’accompagnement des personnes en fin de vie

Jacqueline débute ainsi son travail de recherche : « Au commencement, l’idée était de travailler sur l’apport du bouddhisme dans les soins palliatifs, mais cette philosophie de vie est bien trop personnelle pour être exploitable dans un mémoire de recherche. Ainsi m’a-t-il semblé plus approprié d’étudier la spiritualité qui permet d’englober des notions beaucoup plus vastes qu’une simple philosophie ou religion. Et c’est à la suite à mes lectures que j’ai approché le travail du centre de traitements et de réadaptation (CTR) en Suisse et son questionnaire, ce qui m’a donné l’impulsion première pour orienter mes recherches sur la spiritualité du soignant. En effet, pratiquer une anamnèse spirituelle du patient sans s’être jamais interrogé sur sa propre spiritualité me paraît être une incongruité. Comme disait Socrate : « connais-toi toi-même », il me semble qu’il faille rejoindre la connaissance et la maîtrise de soi pour s’émanciper des raisonnements idéologiques et des explications théologiques. Chaque soignant doit se découvrir lui-même, prendre conscience de ses conceptions, de ses aptitudes, pour ensuite en faire l’examen critique et voir si sa pensée s'accorde ou non avec son action et inversement. Ainsi ai-je voulu savoir quelles étaient les représentations des soignants au regard de la spiritualité, savoir jusqu’à quel point ils se connaissaient eux-mêmes.

Je savais intuitivement que la spiritualité était un sujet surprenant dans un contexte de soin, mais surtout que sa définition se réduisait bien souvent à la religion. Mais j’ai pu, en corollaire de toute cette recherche établir une définition de la spiritualité qui me convienne et qui emploie les quatre termes utilisés dans la grille d’entretien : c’est le sens que je cherche à donner à ma vie aux moyens de valeurs fondamentales comme l’amour, l’amitié, la générosité, la justice, l’honnêteté, qui feront mon identité que je reconnaîtrai comme mienne et que les autres pourront connaître, qui m’amènera à la transcendance de mon être pour rejoindre l’Autre.

J’espère que ce travail servira comme point de départ à d’autres recherches, qu’elles soient personnelles ou professionnelles. En effet, à l’instar du Canada ou de la Suisse où la question est abordée de façon plus récurrente, on ne peut en France s’arrêter à cette démarche réductrice de l’élaboration d’un diagnostic infirmier de « détresse spirituelle » qui demande une intervention dans le but de résoudre le problème. Si au Canada, il existe des infirmières paroissiales (parish nursing), pourquoi pas, ici, des référents spirituels au sein des équipes de soin. Il n’y a pas lieu de craindre selon moi, un prosélytisme qui mettrait en péril la laïcité de l’institution. Bien au contraire englober cette dimension du soignant dans ses compétences ne peut être que bénéfique pour le patient ».

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Aurélie TRENTESSE  Rédactrice Infirmiers.com  aurelie.trentesse@infirmiers.com


Source : infirmiers.com