Petite question par curiosité :
êtes-vous infirmier ?

Merci d'avoir répondu !

TFE

TFE - Chimiothérapie, alopécie et image de soi chez la femme

Publié le 17/10/2019
TFE - Chimiothérapie, alopécie et image de soi chez la femme

TFE - Chimiothérapie, alopécie et image de soi chez la femme

En juillet 2019, Justine Ademain, étudiante en soins infirmiers à l’Institut de Formation en Soins Infirmiers Campus Picpus Paris (promotion 2016 - 2019), soutenait son travail de fin d'études sur la thématique suivante "Quand cancer du sein, alopécie et féminité sont au coeur des préoccupations". Elle souhaite aujourd’hui le partager avec la communauté d’infirmiers.com et nous la remercions.

Comment, en oncologie, accompagner une femme en chimiothérapie lorsque la chute des cheveux arrive… l’interrogation d’une étudiante en soins infirmiers

Voici comment cette étudiante présente ce travail de fin d’études. Durant ces dernières années, le nombre de cancer n’a cessé d’évoluer, notamment le cancer du sein. Nous vivons actuellement dans une société où le paraître est de grande importance. C’est pour cela que j’ai choisi comme thème pour mon mémoire de fin d’études l’accompagnement des femmes atteintes d’alopécie. Ainsi ma question de départ est : Comment l’infirmier accompagne-t-il les femmes atteintes d’alopécie afin de les aider à accepter leur image corporelle ?. Ces femmes appréhendent énormément les effets secondaires de la chimiothérapie. Elles sont également craintives vis-à-vis du regard que portent les autres personnes. Tout cela altère l’image corporelle qu’elles ont d’elle-même.

Je suis en troisième année d’IFSI, en stage d’oncologie en hospitalisation de jour. Je prends en charge pour sa 4e cure de chimiothérapie Mme S, une femme âgée de 41 ans, mariée et maman de deux enfants de dix et quatorze ans. Elle exerce le métier de fleuriste depuis 8 ans et est en contact permanent avec la clientèle. C’est une femme qui aime prendre soin d’elle, qui est féminine. En effet, elle se maquille, elle porte une robe et a du vernis. Le diagnostic d’un cancer du sein a été posé, il y a 6 mois et son traitement  a entraîné divers effets indésirables chez elle, notamment la perte totale de ses cheveux.

"Nous commençons à échanger, nous parlons de sujets divers puis elle me pose une question spontanée : "Avez-vous remarqué ma perruque ou un manque de pilosité au niveau de mes cils et sourcils ?". En ayant au préalable lu son dossier, j’avais pris connaissance des informations la concernant. Je la rassure en lui disant que sa perruque lui va bien car je n’avais pas remarqué que c’en était une. Elle me dit que sa perruque lui a coûté une fortune car elle ne voulait pas que les gens aient un regard différent en pensant que ce sont des faux cheveux."

Le mal-être de la patiente réside-t-il seulement dans l’absence de cheveux ? En quoi la chute de cheveux chez une femme perturbe son image corporelle ? En tant que future soignante, je n’avais pas conscience de l’importance des cheveux chez une femme. Parce que l’infirmier est présent auprès des patientes pour leur permettre d’accepter leur image corporelle et afin de réaliser mon travail de fin d’études, j’ai décidé d’interroger des soignants exerçant dans le service oncologie d’un hôpital parisien. Je les ai interviewés sous forme d’un entretien semi-directif qui a duré une vingtaine de minutes. Les résultats obtenus lors des entretiens m’ont permis de découvrir les différents moyens utilisés par les infirmiers afin de prendre en charge ces patientes et d’améliorer leur image corporelle. Suite à cela, j’ai abouti à la question de recherche qui est : Les patients atteints de cancer sont accompagnés de manière rigoureuse avec une vrai pluridisciplinarité mais nous pouvons nous demander : quant est-il de l’accompagnement pour les autres pathologies ?

"Regardez- moi, je ne suis plus une femme, je n’ai même plus de cheveux, de sourcils et de cils et si ça se trouve je n’aurai plus qu’un sein. Ce corps que vous voyez n’est pas le mien, les traitements m’ont changé physiquement, je ne suis plus la même personne, je ne supporte plus le regard des gens. Que doivent-ils s’imaginer ? En plus, mon mari ne me regarde plus comme sa femme mais comme une cancéreuse. Rien ne pourra remplacer mes cheveux d’origine".

Cette expérience m’a interrogée sur l’accompagnement relationnel d’une patiente atteinte d’un cancer du sein, affectée par la modification de son image. J’ai également pris conscience de l’importance de l’image corporelle que les patientes avaient d’elle. Cette situation m’a permis de faire preuve d’écoute active, de congruence, d’accompagnement et d’adaptation.

Lire le TFE - "Quand cancer du sein, alopécie et féminité sont au coeur des préoccupations". (PDF)

Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern


Source : infirmiers.com