Petite question par curiosité :
êtes-vous infirmier ?

Merci d'avoir répondu !

ADMISSION EN IFSI

Marie-Eve à l'épreuve du concours infirmier

Publié le 21/11/2013
candidats au concours épreuve écrite

candidats au concours épreuve écrite

Je m'étais dit que si je réussissais au moins un concours en institut de formation en soins infirmiers, je transmettrai un témoignage, ayant lu pratiquement tous ceux publiés sur le site infirmiers.com... J'en ai réussi trois, donc me voilà !

Le meilleur conseil pour réussir : ne jamais se décourager !

Lorsque je me suis lancée dans les concours, un boost, j'en avais besoin ! Licence d'Anglais, master 1, chômage depuis 6 mois, car impossible de trouver du boulot dans ma branche. La remise en question a été difficile, mais le choix de reprendre une formation m'a paru évidente. Devenir infirmière ? Oui car le domaine médical était ma deuxième passion, après les voyages.

Je me suis donc renseignée à droite à gauche, j'ai hésité à me lancer dans une prépa, avant d'opter pour des cours en ligne, assez complets, auxquels j'ai ajouté divers livres d'entraînements aux tests psychotechniques et aux maths (ma bête noire).

Révisions pendant deux mois, avec exercices et tests blancs... l'objectif étant d'arriver au concours avec un esprit sinon tranquille, au moins sans trop de déstabilisation possible par les épreuves.

Pour augmenter mes chances, je me suis également inscrite à plusieurs concours en IFSI (Grenoble, Thonon, Chambéry, Lyon, Mulhouse). J'avais hésité à rajouter Valence, mais je me suis dit quand même que si je n'en avais aucun des cinq précédents, il était inutile d'insister.

A l'épreuve des écrits...

Le mois de mars, mois redouté des écrits des concours, arriva enfin. Direction Grenoble en premier. Ce fut le plus difficile. Je me perdis pendant une demi-heure dans un test d'organisation avant de me rendre compte que mon résultat était faux et de passer à l'exercice suivant en me maudissant de ma perte de temps. En effet, j'avais suffisamment lu que le temps était primordial à l'écrit, et que le test était conçu pour qu'on n'ai pas le temps de finir, afin de voir si on était capable de gérer notre stress...Je n'ai donc pas fini l'épreuve, évidemment, et je n'ai même pas eu le temps de cocher au hasard le reste des questions... J'en suis ressortie éreintée, mais j'avais compris la leçon.

L'examen suivant fut plus facile : je ne m'attardai pas sur les maths, les gardant pour la fin si j'avais encore du temps... Je me concentrai donc sur ce que je savais faire, abandonnai une question dès qu'elle me prenait plus de deux minutes et me laissai un court instant juste avant la fin des épreuves pour cocher au hasard les réponses que je n'avais pas pu traiter.

J'usai de cette stratégie pour les trois examens suivant (bien que Mulhouse ne demande que des réponses précises et non un choix multiple).

A la fin du mois de mars, j'ai pris une semaine pour souffler avant de commencer à réviser la culture générale pour les potentiels oraux que j'aurais réussi à décrocher. Mi-avril : premier résultat, Grenoble. Et douche froide : je suis recalée... Je savais que j'avais perdu du temps sur le test d'organisation, mais j'avais espéré... Les résultats plus tard, me prouvent qu'effectivement, la note éliminatoire de 7 aux tests psychotechniques m'avait annihilé tout espoir d'oral.

Une semaine de doutes et d'interrogation avant les résultats suivants (si je ne réussis pas, qu'est-ce que je vais faire? Quelles sont mes options? …) Heureusement, les quatre autres concours  (Chambéry, Thonon, Lyon et Mulhouse) sont positifs. Requinquée, je m'attaque à la culture générale avec une énergie nouvelle.

Je me concentrai donc sur ce que je savais faire, abandonnai une question dès qu'elle me prenait plus de deux minutes et me laissai un court instant juste avant la fin des épreuves pour cocher au hasard les réponses que je n'avais pas pu traiter

Mois de mai, fais ce qu'il te plaît : objectif les oraux !

Les livres de culture générale m'ont un peu servi, mais pas autant que prévu: les questions posées ne sont pas forcément abordées dans ces livres - ex: Le paradoxe de la solitude avec la montée des technologies (Lyon) ou le rapport de pouvoir entre patient et médecin (Chambéry) - . Un minimum d'ouverture d'esprit, de lecture d'actualités et de connaissances sur le sujet me permettent de naviguer entre les oraux.

Le stress est là, évidemment, mais je me force à sourire (super important !), à parler posément, à montrer ma motivation (un conseil: apprenez par coeur le détail de la formation: ça ne loupe jamais), à montrer que je m'étais renseigné sur la réalité du métier (lecture et discussions avec des infirmières), que j'avais un moyen de locomotion (ça aussi, c'est pas mal important, vu le nombre de stages, pas toujours à côté de chez soi)... Bref, que je ne me lançais pas là-dedans en touriste.

Les discussions ont été souvent assez animées, mais pas de pièges, contrairement à ce que je m'attendais. Toujours un des membres du jury qui est plus renfrogné qu'un autre, mais je me forçais à croiser le regard de chacun, peu importe le côté bon flic, méchant flic de certains (!) Quelques questions qui en reprennent d'autres, histoire de voir si je ne me contredis pas, quelques erreurs de ma part, signalés immédiatement par un jury attentif, mais je m'oblige à ne pas m'y attarder et à ne pas me laisser déstabiliser par mes ratés. En général, en effet, quand le jury vous reprend, c'est qu'il a une bonne raison de le faire. Un conseil : garder un esprit ouvert, peu importe le ton sur lequel on vous parle, ne pas aller à l'encontre du jury, juste pour avoir raison, mais le faire si on estime avoir de bons arguments allant dans ce sens. Sinon, mieux vaut laisser tomber et passer à autre chose...

Bref, je ressors des oraux avec des sentiments mitigés selon les Ifsi (positif à Mulhouse, Lyon et Thonon, plutôt défaitiste pour Chambéry). Mais ayant entendu pas mal de témoignages selon lesquels un entretien pouvait s'être très bien passé sans que cela ne signifie une bonne note, je ne m'avance donc pas sur mes probabilités de réussite. De toute façon, les dés sont jetés.

Conseil : garder un esprit ouvert, peu importe le ton sur lequel on vous parle, ne pas aller à l'encontre du jury, juste pour avoir raison, mais le faire si on estime avoir de bons arguments allant dans ce sens

A l'heure des résultats...

Les résultats m'ont surpris, c'est le moins que l'on puisse dire. Je m'attendais à être sur liste complémentaire, avec l'espoir fou d'être sur liste principale dans au moins un des Ifsi Et bien, j'ai été reçue à Thonon, Chambéry (1ère sur liste principale, respectivement 20 et 18 à l'oral. Wahou !), et Lyon (toujours sur liste principale et 14 à l'oral). Chose à laquelle je ne m'attendais pas, j'ai même le choix! Comme quoi...

Pour conclure mon témoignage, j'aimerai encourager tout ceux qui veulent se lancer dans le concours et leur dire de ne pas se laisser abattre au premier refus ! Il est préférable de préparer plusieurs concours et de bien les travailler préalablement. Il n'y a pas de mystères : plus vous ferez d'exercices, de tests blancs et d'oraux factices, plus vous vous sentirez à l'aise. L'idéal, selon ma propre expérience, est de passer un premier examen écrit afin de vraiment se mettre en condition réelle et d'acquérir certains réflexes. Si vous le loupez, tant pis, et si vous le réussissez, tant mieux !

Pour le jury, rappelez-vous que ce sont des personnes, comme vous, qui sont là pour juger si vous serez à même d'exercer le métier d'infirmière et si vous n'abandonnerez pas la formation à la première difficulté. D'où l'intérêt de se renseigner sur le métier dès le départ (regarder Urgences ou Grey's anatomy ne suffit pas !) pour vous, d'abord, et pour pouvoir anticiper les questions du jury ensuite. Ils ne sont a priori pas là pour vous descendre, mais ils chercheront à voir si sous le stress, vous vous contredirez ou non. D'où les questions un peu pièges qui pourront vous déstabiliser...

Vous avez le droit de stresser (dur de ne pas faire autrement), mais dans la mesure du possible, essayez de ne pas le montrer. Adoptez une posture correcte sur la chaise, ne croisez pas les bras et surtout, souriez ! Le petit côté sombre du type « peu aimable qui ne se laisse pas marcher sur les pieds » n'est pas particulièrement recommandé... En plus, un grand sourire, ça aide pour le stress, et c'est bien plus agréable pour le jury ! Voilà ! J'espère que ce témoignage pourra vous aider !

En tout cas, bonne chance à tous et dernier conseil : ne vous découragez pas !

Marie-Eve


Source : infirmiers.com