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ESI

32 000 étudiants infirmiers privés de stage en mars 2014 ?

Publié le 05/02/2014
panneau route barrée

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La Fédération de l'hospitalisation privée (FHP) a menacé le 3 février 2014 de suspendre les stages des étudiants infirmiers à compter du samedi 1er mars, ainsi que son plan pour l'emploi dans le secteur, si le projet du gouvernement sur les tarifs est appliqué.

FHP : les stages des étudiants infirmiers suspendus en mars ?

Dans un communiqué, la FHP indique que le secteur prévoit de suspendre les stages des futurs infirmiers dans ses 1 100 établissements, à compter du 1er mars pour une durée indéterminée. Elle rappelle que les cliniques accueillent 32 000 stagiaires, soit un tiers des élèves infirmiers. L'autre mesure de protestation porte sur la suspension du plan pour l'emploi du secteur hospitalier privé, qui représente 3 000 emplois. Ce plan poursuit l'objectif de favoriser l'emploi de publics en difficulté, jeunes sans qualification [sous la forme d'emplois d'avenir] et personnes seniors, rappelle la FHP. Il promeut la sécurisation du parcours professionnel avec le fonctionnement de l'ascenseur social de même que la possibilité de reconversion professionnelle, ajoute-t-elle.

La FHP annonce également le déploiement d'"une panoplie de mesures juridiques sans précédent", comme la mise en cause de structures pour abus de position dominante, la saisine de l'Autorité de la concurrence et le dépôt d'une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) sur la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) 2014.

Ces actions, définies par le comité exécutif de la FHP, visent à protester contre les mesures réitérées de marginalisation et de rejet de la part des pouvoirs publics dont fait l'objet l'hospitalisation privée, indique la FHP.

Un coefficient prudentiel de 0,35 % envisagé

La FHP précise que trois points d'agression caractérisés la conduiront à déclencher ses actions. Deux de ces points sont relatifs au projet gouvernemental sur les tarifs hospitaliers. Alors que le Conseil d'Etat est saisi par la FHP et par la FHP-MCO, les pouvoirs publics annoncent un montant de 0,49% de reprise du CICE [crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi] dans les tarifs 2014 et un coefficient prudentiel à 0,35%, associés à une prévision d'activité en volume qui relève de l'erreur manifeste d'appréciation, tant elle s'éloigne de l'activité constatée de ces dernières années, dénonce la fédération. Elle précise qu'elle réclame l'absence totale de récupération du CICE. Le deuxième point d'agression qu'elle dénonce depuis plusieurs mois porte sur la dégressivité tarifaire, prévue dans la LFSS pour 2014. Cette mesure conduira à pénaliser les établissements de santé en faisant baisser leurs tarifs en fonction de leur volume d'activité et pénalisera les plus performants d'entre eux, s'élève la FHP, qui demande la neutralisation totale de la dégressivité tarifaire.

Le troisième point suscitant la colère de la FHP est relatif à la remise en cause des missions de service public. Le retour au service public hospitalier (SPH) dans une conception organique, c'est-à-dire attribué en fonction du seul statut public d'un établissement de santé, consisterait à nier purement et simplement la place des cliniques et hôpitaux privés dans le dispositif. Et ce, alors même que les établissements de santé privés accueillent et forment des infirmiers et des internes en médecine, affirme-t-elle.

La FHP demande la mise en place d'un service public de santé territorialisé et d'un service hospitalier public où tous les acteurs seraient à égalité de traitement et de considération.

Un secteur « en difficulté majeure »

La fédération observe à cette occasion que l'hospitalisation privée se trouve en difficulté majeure. Se fondant sur un panorama 2013 établi par la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) pour 2011, elle indique que le résultat d'exploitation des établissements de santé privés a baissé de 0,7 point, soit 3,7% du chiffre d'affaires. Elle évoque également une diminution des investissements de 0,4 point soit 5,3% du chiffre d'affaires, une accélération de la cession des murs pour survivre avec une hausse de 1,1 point en 2011 et un déficit qui touche 25% des cliniques privées, en particulier 32% des cliniques MCO. Les données provisoires pour 2012 confirment la baisse tendancielle de rentabilité, affirme-t-elle. Elle précise que, sur la période 2005-13, l'augmentation des tarifs en MCO a été de 1,17% pour une inflation sur la même période de 11,82%. Les efforts de productivité ont pu un temps compenser la faiblesse des tarifs. Mais à ce jour les efforts qui pouvaient être réalisés l'ont été et les établissements se retrouvent à bout de souffle, souligne-t-elle.

Communiqué de l'Ordre national des infirmiers - 4 février 2014
L'Ordre national des infirmiers appelle au respect des étudiants infirmiers, otages de désaccords qui les dépassent et les pouvoirs publics au dialogue

La Fédération de l’Hospitalisation Privée (FHP) a prévenu ce 4 février 2014 que ses établissements pourraient suspendre les stages des étudiants infirmiers dès le 1er mars prochain si le ministère des Affaires sociales et de la Santé persistait à ne pas reconnaître les missions d’intérêt général des cliniques et hôpitaux privés. L’Ordre national des infirmiers regrette les difficultés parfois rencontrées par certains acteurs de la santé dans leur dialogue avec la Ministre, d’autant que les services rendus au public par ces institutions sont essentiels au système de soins. Pour Didier Borniche, président de l’Ordre national des infirmiers, Les étudiants en soins infirmiers n’ont pas à être les otages de désaccords entre pouvoirs publics et établissements de santé privés. Ils choisissent d’effectuer des stages au sein des établissements de santé pour se former à un métier complexe et exigeant pour des prises en charge de qualité. Les cliniques et établissements privés assurent d’indispensables missions de service public de formation des infirmiers : ces missions doivent être pleinement reconnues par les pouvoirs publics, tant la diversité des terrains de stage est précieuse. Toutefois, empêcher les professionnels infirmiers de demain d’apprendre leur métier ne peut qu’être préjudiciable aux étudiants mais aussi à l’hospitalisation privée et ses patients. Ce serait absolument contreproductif.

Le président de l’Ordre national des infirmiers s’entretiendra de nouveau avant la fin de la semaine avec son homologue de la FHP pour approfondir les solutions de sortie de crise.

Communiqué de la FNESI - 5 février 2014
La FNESI réagit : la FHP prend les étudiants infirmiers en otage !

La Fédération Nationale des Etudiants en Soins Infirmiers (FNESI) s’indigne de l’annonce de la Fédération Hospitalière Privée (FHP) de vouloir suspendre l’accueil de 30 000 étudiants en soins infirmiers en stage dans les cliniques dès le 1er Mars 2014.

La FNESI ne cautionne pas cette prise en otage et n’accepte pas que des étudiants en formation s’en trouvent pénalisés. Ce seront non seulement des ⅓ terrains des stages qui seront supprimés engendrant ainsi une baisse de la qualité de formations pour ces étudiants, mais c’est également tout le système de santé qui s’en trouvera fragilisé de par un recul d’arrivée sur le marché du travail de nombre de ces ESI.

La FNESI rappelle que si cette action est mise en oeuvre, ce sont des milliers d’étudiants qui se retrouveront en difficulté à 5 mois de l’obtention du Diplôme d’Etat. Il est inacceptable pour les étudiants de payer les pots cassés d’un défaut de communication et d’interaction entre les pouvoirs publiques et la FHP.

Les Etudiants en soins infirmiers, à travers la FNESI, demandent aux pouvoirs publics ainsi qu’ à la FHP de prendre leurs responsabilités et d’entreprendre les actions nécessaires afin d’éviter une catastrophe pédagogique.

Communiqué de presse du Collectif ni bonnes ni nonnes ni pigeonnes - 7 février 2014

Suite au chantage de la fédération de l’hospitalisation privée FHP de suspendre à partir du 1 mars prochain l’accueil des étudiants infirmiers dans ses structures ;  le Collectif Nb3np dénonce avec fermeté cette attitude irresponsable

34000 étudiants* en soins infirmiers servant de boucliers humains dans la guerre engagée entre les différents acteurs du système de santé !

Les étudiants en soins infirmiers victimes innocentes et nouveaux dégâts collatéraux des politiques de tarification à l’activité « T2A » mises en place par les pouvoirs publics depuis 2004 qui conduisent à la mise en concurrence sauvage des établissements de santé !

Nous alertons les usagers du système de santé sur les risques que de telles menaces font peser sur la qualité et la sécurité des soins.

Nous exhortons le ministère de la Santé et les pouvoirs publics à tirer les conclusions qui s’imposent, à prendre leurs responsabilités et à faire cesser cette situation intolérable.

NB - * étudiants et non pas  « élèves » mot employé dans le communiqué de la fédération de l’hospitalisation privée en date du 3 février dernier


Source : infirmiers.com