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GRANDS DOSSIERS

Physiopathologie des escarres

Publié le 03/01/2013
la physiopathologie des escarres

la physiopathologie des escarres

I. Anatomie et physiologie de l’escarre

1. Définition

L’escarre est une « plaie de pression » Eskarré : croute en grec.

C’est une lésion cutanée consécutive à une hypoxie tissulaire d’origine ischémique liée à une compression des tissus mous entre un plan dur et une saillie osseuse.

2. Physiopathologie et ses differents stades

L’hypoxie tissulaire se définie comme une carence d’apport d’oxygène à des tissus. Tous les tissus corporels ayant besoin d’oxygène pour vivre, l’hypoxie entraîne le dépérissement irrémédiable des tissus.
L’hypoxie ne se voit pas directement, on s’en aperçoit lorsque l’escarre apparaît.

- L’apparition de la plaie est brutale
L’escarre est une plaie qui se développe en profondeur avant de s’ouvrir vers l’extérieur.

- L’évolution est rapide
Entre l’apparition de l’érythème (rougeur) et l’escarre, il peut en se passer que quelques heures.

- Les differents stades :

  • L’érythème disparaît normalement à la levée de la pression.
  • L’érythème est persistant, il y a desepidermisation, phlyctène.
  • Nécrose tissulaire s’installe, c’est une plaque noire aussi appelée « dénidement »
  • Nécrose avec perte de substance importante, plaie ouverte profonde après élimination des tissus nécrotiques.
  • Visualisation de l’os, fistule avec ou sans signe infectieux.

3. Les zones à risque

  • Sacrum
  • L’ischion
  • Le talon
  • L’occiput
  • Le trochanter

II. Les facteurs responsables

1. La pression et un support inadapté

  • Si la pression est continue et excessive en durée et en intensité.
  • 2 heures d’immobilisation au fauteuil, 3 heures au lit, mènent à la nécrose.
  • La compression tissulaire a des répercutions sur la micro-circulation.
  • Le danger peut être un support inadapté, trop dur ou trop mou.

2. Les troubles de la sensibilité et de la mobilité

Troubles de la sensibilité = non-perception de la douleur.

Troubles de la mobilité = impossibilité de mouvement, l’échappement à la pression est impossible.

Ces troubles concernent :

  • les patients atteints de maladies neurologiques
  • les patients diabétiques ou anciens diabétiques
  • les patients atteints de troubles de la conscience ou de démence
  • les patients immobilisés en post-opératoire.

Le danger c’est l’immobilité.

3. Les autres pathologies et leur traitement

Les athéromes sont des problèmes d’athérosclérose.

  • Le diabète
  • Le cholestérol
  • L’hypertension (HTA)
  • Les problèmes d’artérite.

La corticothérapie au long cours augment l’altération cutanée.

4. Les mauvaises positions

Cela entraîne des frottements ou des étirements de la peau. Il peut également y avoir des cisaillements qui sont des glissements des couches cutanées les unes sur les autres.

5. L’état cutané

  • La macération
    • incontinence urinaire ou fécale
    • transpiration excessive
  • Mauvaise installation des dispositifs médicaux
    • sondes
    • tubulures
    • raccords
  • sécheresse cutanée -> déshydratation
  • maigreur et dénutrition

III. Soins infirmiers

1. Les moyens de prévention

a. Evaluation du risque cf. tableau

Echelle de Norton

 état général état mental activité autonomie mobilité alité incontinence
 BON : 4  BON : 4  SANS AIDE : 4  TOTALE : 4  AUCUNE : 4
 MOYEN : 3  APATHIQUE : 3  AVEC AIDE : 3  DIMINUEE : 3  PARFOIS : 3
 MAUVAIS : 2  CONFUS : 2  ASSIS : 2  TRES LIMITE : 2  URINAIRE : 2
 TRES MAUVAIS : 1  INCONSCIENT : 1  TOTALEMENT ALITE : 1  IMMOBILE : 1  URINAIRE ET FECALE : 1

La grille de Norton permet d’évaluer le risque d’une escarre.

Quand il est

Quand il est

b. Le soulagement de la pression

  • La technique
    • Matelas normale
    • Sur-matelas
    • Matelas statique
    • Divers support
    • Matelas à eau
    • Matelas à air
    • Matelas à plots de mousse
    • Matelas fluidisés
    • Coussins de gels
    • Carrés de mousse
    • Gouttières en mousse
    • Peaux de mouton
    • Chaussures de décharge
  • Les moyens humains
    • Le positionnement du patient et le changement de position, toutes les 3 heures, dans le lit, le fauteuil et en marchant. Alterner la station allongée, assise et debout.
  • Le positionnement du patient
    • La position allongée se nome le décubitus. Pour les positions assises, elles doivent être sur un angle de 30° et pas de 60°.

c. Maintien du bon état cutané

  • L’hygiène
    • Toilette complète minutieuse et rigoureuse tous les jours et toilette du siège aussi souvent que nécessaire.
    • Change des draps et du linge
    • Change des « protections anatomiques » aussi souvent que nécessaire
  • La nutrition et l’hydratation
    • boisson 1.5 à 2l par jour
    • Apport calorique suffisant avec complément éventuel et apport protidique.
  • L’effleurage des zones à risque
    • Masser la peau sans appuyer, à mains nues ou avec des gants à usage unique, pour favoriser la micro-circulation cutanée.
    • Sur la peau propre et sèche, effleurer avec les doigts à plats ou avec la paume de la main, sans pression des éléments sous-cutanés.
    • Utiliser de l’huile, de la pommade, des crèmes mais SURTOUT PAS D’ALCOOL NI DE PRODUITS COLORES.
    • Effleurer pendant 1 à 2 minutes par jour pour chaque zone et à chaque changement de position.
  • Les contres-indications de l’effleurage
    • dermatoses (lésions cutanées)
    • zones inflammatoires
    • érythèmes (escarre constituée)

2. La prise en charge

  • Observer très attentivement et très précisément
  • Transmettre dans le dossier de soins pour assurer un suivi
  • Prodiguer les soins selon le stade de l’escarre (protocoles institutionnels) et selon le stade de cicatrisation.
  • Il y a 3 stades successifs de cicatrisation de l’escarre :
    • stade vasculaire ( détersion - nettoyage - naturelle, à l’eau et au savon)
    • stade de granulation (prolifération et bourgeonnement)
    • stade d’épidermisation ( remodelage et rapprochement des bords)

3. L’éducation

Elle s’adresse à la famille et porte sur :

  • Le maintien de l'hygiène, observation, et effleurage de chaque point d’appui
  • Change du linge et des draps
  • Gestion de l’incontinence
  • Hydratation et apport protidique
  • Changement de position et bonne installation au lit et au fauteuil.

Source : infirmiers.com