Les accidents d'exposition au sang (AES) ont diminué de 25% entre 2004 et 2010, selon les derniers résultats de l'étude AES-Raisin rendus publics par l'Institut de veille sanitaire (InVS).
La prévention des accidents d'exposition au sang (AES) des soignants - survenant principalement par piqûre avec une aiguille souillée - est une des priorités du programme national de prévention des infections nosocomiales (Propin) 2009-13. Ces accidents font l'objet d'une surveillance, sous l'égide du Réseau d'alerte, d'investigation et de surveillance des infections nosocomiales (Raisin) et avec le Groupe d'étude sur le risque d'exposition des soignants aux agents infectieux (Geres).
En 2010, 810 établissements de santé ont participé au réseau (ils étaient 337 à participer en 2004), et 17.039 accidents d'exposition au sang ont été notifiés. Rapporté au nombre de lit, cela correspond à un taux de 6,7 accidents pour 100 lits. Par comparaison, en 2004, on avait calculé un taux de 8,9 accidents pour 100 lits. Ainsi, "nous pouvons estimer que le nombre d'AES a été réduit d'un peu moins d'un quart en France" entre 2004 et 2010, notent les auteurs du rapport. Parmi ces accidents, la part des AES évitables est passée de 52,5% en 2004 à 43,3% en 2010.
Le taux d'AES pour 100 soignants (en équivalent temps plein - ETP) a également été diminué, selon les données qui portent sur la période 2006-10. Chez les infirmières, les plus à risque, le taux est passé de 6,4/100 ETP en 2006 à 5,6/100 ETP en 2010. Pour les aides-soignants, on est passé de 1,8 à 1,4/100 ETP. Pour les médecins en revanche, la baisse de 2,6 à 2,4/100 ETP n'est pas statistiquement significative.
En matière de prévention des AES, sur 2006-10, l'étude montre que la fréquence de port de gants lors de la survenue de l'AES a augmenté, de 67,1% en 2006 à 71,5% en 2010. En revanche, la probabilité de présence d'un collecteur à proximité du geste n'a pas augmenté durant la période: en 2010, encore 29% des professionnels n'avaient pas de collecteur à portée de main, déplorent les auteurs.
De plus, dans les établissements participant à l'étude, la part des matériels sécurisés parmi les matériels commandés (cathéters, seringues à gaz du sang, aiguilles...) a augmenté. Elle restait toutefois faible dans les établissements privés.
En 2010, la part de matériel de sécurité parmi les matériels commandés atteignait 58,1% dans les établissements publics et 46,9% dans les établissements privés à but non lucratif (Espic). Elle n'était que de 14,8% dans les établissements privés.
Durant la période d'étude, on a observé une diminution du taux d'accident par unités utilisées, que les matériels soient sécurisés ou non, ce qui "traduit une amélioration globale de la prévention des accidents, en lien sans doute avec une meilleure observance des précautions standard". C'est la "rançon d'une meilleure formation et information des soignants", estiment les auteurs.
Mais on observe aussi que la part de piqûres est toujours inférieure en cas d'utilisation de matériel de sécurité, "ce qui confirme s'il en était besoin l'intérêt de ces matériels", commentent-ils également.
- Surveillance des accidents avec exposition au sang dans les établissements de santé français en 2010 Résultats AES-Raisin 2010