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Pédagogie

Le CEFIEC craint que la réforme ne puisse aboutir avant la rentrée 2025

Publié le 24/09/2024

À peine intronisée, la nouvelle Ministre de la Santé est sous pression dès son sur le champ de la formation infirmière. Les acteurs de terrain sont en effet en attente des nouveaux référentiels de formation qui prévoient notamment un volume horaire d’enseignements théorique et pratique revus à la hausse. Mais le processus de validation de cette réforme est loin d’être bouclé et fait craindre des retards insurmontables pour une mise en œuvre à la rentrée 2025.

Alors que le nouveau gouvernement de Michel Barnier vient tout juste d’être annoncé, le Comité d’Entente des Formations Infirmière et Cadre (CEFIEC) a récemment exprimé ses vives inquiétudes concernant les retards accumulés dans le calendrier de la refonte de l’exercice et de la formation infirmière initiale.

La nouvelle Ministre de la Santé sous pression dès son intronisation sur le champ de la formation infirmière

Les échéances fixées en novembre 2023 par la Direction Générale de l’Offre de Soins (DGOS) et la Direction Générale de l’Enseignement Supérieur et de l’Insertion Professionnelle (DGSIP) concernant ce dossier ne peuvent plus, selon le Comité, être repoussées. Le nouveau référentiel de formation doit en effet être opérationnel à la rentrée 2025, il est donc impératif que Geneviève Darrieussecq, la nouvelle Ministre de la Santé, et celui de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Patrick Hetzel, placent ce dossier parmi leurs priorités.

Des acteurs de terrain en attente des nouveaux référentiels de formation

Le CEFIEC, partie prenante depuis le début des groupes de travail constitués pour réfléchir à cette refonte, a, dès 2023, mis à disposition des acteurs une plateforme en proposant une approche globale de cette refonte, source de contributions dans le processus décisionnel. Il met en garde, au vu du retard pris ces dernières semaines, contre les critiques injustifiées qui pourraient s’abattre sur les responsables de la mise en œuvre de la formation IDE new-look sur le terrain.

Il ne pourra être exigé des directeurs et des formateurs des instituts de formation, des différents partenaires (universitaires, régions, étudiants, professionnels de santé, etc.) qu’ils travaillent dans la précipitation, au risque de compromettre la réussite de la première rentrée dans ce nouveau cadre.

Un volume horaire d’enseignements théorique et pratique revus à la hausse

Les décisions prises en ce mois de novembre 2023 par les ministères de tutelle étaient notamment de maintenir la durée de la formation à trois ans, conformément à la transposition française du dispositif LMD, avec un volume horaire de 4600 heures d’enseignements théorique et clinique, conformément à la Directive 2005/36/CE modifiée. Dans ce cadre, le Diplôme d’État ouvre droit au grade licence (reconnu au niveau Européen), délivré par les présidents des universités et l’élaboration d’un référentiel de formation moins prescriptif, incluant un cadre commun national et des éléments personnalisables propres à chaque université a été acté.

Un processus de validation loin d’être bouclé et faisant craindre des retards insurmontables

Mais d’autres sujets doivent être encore discutés et le CEFIEC sera vigilant à ce qu’ils soient traités avec acuité. Il avait été envisagé de valider des textes législatifs et règlementaires relatifs à l’exercice infimier au printemps 2024, de présenter le projet aux instances nationales (HCPP, CNESER) durant l’été 2024 et de stabiliser le projet en juin 2024 pour une consultation des instances universitaires et des instituts entre juillet et septembre 2024.

Autant dire que le retard accumulé risque de ne pas être rattrapé, sachant que pour pouvoir aboutir à une mise en œuvre à la rentrée 2025, il faudra établir le conventionnement Région/Instituts/Universités, élaborer la maquette de formation pour chaque groupement université ou IFSI, mettre en œuvre une ingénierie pédagogique et de formation et faire valider le tout par les instances de chaque université.

Le CEFIEC précise enfin que, sans une reprise des travaux sur l’exercice et la formation avant la fin du mois d’octobre 2024, les travaux de réingénierie entrepris afin de permettre aux aspirants IDE d’acquérir des nouvelles compétences nécessaires aux besoins et attentes de la population, mais aussi aux aspirations et aux caractéristiques de la nouvelle génération d’apprenants, il parait difficilement envisageable de garantir une rentrée effective en septembre 2025.

Paolo Royan

Source : infirmiers.com