Alors que la Fédération Française des Praticiens de Santé s'est estimée en partie entendue sur le dossier de la réforme des retraites, les positions de Convergence Infirmière et de l'Union Syndicale de la Psychiatrie (USP) sont nettement moins enthousiastes. Dans un communiqué intitulé «Macron, la retraite par KO», l'USP dénonce une mesure qui «précarise» une population «qui vieillit de moins en moins en bonne santé», évoquant les «troubles musculo-squelettiques et l’épuisement au travail (burn-out)». «Les motifs médicaux d'usure professionnelle pourront faire l'objet de départs anticipés, mais quels médecins pour la constater ?» interroge encore l'USP qui évoque également «une régression de la protection sociale», appelant ses adhérents et sympathisants à participer aux actions le 19 janvier prochain.
Prendre en compte la spécificité du métier des IDEL
Convergence Infirmière, syndicat des infirmiers libéraux, évoque quant à lui des «incertitudes» sur le texte qui sera présenté en Conseil des Ministres le 23 janvier et son «inquiétude» dans un communiqué. «Un nouvel allongement de la durée de cotisation serait inacceptable pour les IDEL. Il faut rappeler que l’espérance de vie des infirmières est de 78 ans contre 85 ans en moyenne pour les femmes dans notre pays. De plus, l’espérance de vie en bonne santé est de 64 ans pour les femmes, soit l’âge de départ en retraite prévu par la réforme…», affirme ainsi le syndicat. Craignant l'absence de prise en compte de la pénibilité du métier d'infirmier libéral, Convergence Infirmière appelle le gouvernement à considérer les spécificité du métier des IDEL.
Un régime spécial IBODE
Le Collectif Inter-Bloc, à son tour, laisse éclater sa colère, refusant, note-t-il dans un communiqué sur Twitter, de «rester spectateur de la destruction de (ces) professions» et en appelle à la prise en compte de la pénibilité du métier d'infirmier de bloc opératoire. «Est-il normal et acceptable que l'espérance de vie d'une infirmière soit de 78 ans, 7 années de moins qu'une femme en France (85 ans) et qu'aujourd'hui on nous demande honteusement de travailler plus longtemps», s'insurge-t-il, avant d'évoquer le rythme irrégulier des heures de travail ainsi que le travail de nuit qui, au delà de 5 ans, «augmente la mortalité». Le collectif appelle à des actions fortes (grèves, débrayages massifs...) afin qu'un régime spécial IBODE soit créé.