L'exposition d'une part importante de la population française et notamment des enfants, à la caféine dépasse des seuils d'apparition d'effets sanitaires, selon une enquête de consommation menée par l'Agence nationale de sécurité sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) dans le cadre de son avis présenté le 1er octobre 2013.
Dans cet avis de l'Anses, l'agence recommande d'éviter la consommation de boissons dites énergisantes, qui contiennent quasi systématiquement de la caféine, en association avec de l'alcool ou pendant une activité sportive. Les travaux de l'agence portaient sur une revue de la littérature, l'analyse de quelques 250 cas rapportés dans le cadre d'un dispositif de nutrivigilance mis en place en 2009, mais aussi sur des enquêtes de consommation. L'apport en caféine a été analysé à partir de 2009 dans le cadre de l'étude INCA2 et les données de consommation issues d'une enquête TNS Sofres.
En 2011, l'Anses a poursuivi la surveillance de la consommation de ces boissons. Elle a réalisé une revue des différents seuils d'apparition d'effets indésirables définis au niveau international pour les adultes et les enfants. Ils diffèrent en fonction des effets considérés: de l'anxiété à la toxicité générale en passant par les symptômes de sevrage. Sur la base des données INCA 2, l'agence estime qu'une fraction non négligeable de la population française dépasse les seuils maximaux de caféine
. Environ 30% de la population adulte dépasse en effet le seuil retenu comme générateur d'anxiété, qui correspond pour un adulte à environ six expressos, et 7% excède le seuil au-delà duquel une toxicité chronique est suspectée (atteintes osseuses, cardiovasculaire, cancers, fertilité). De plus, 11% des 3 à 10 ans et 7% des 11-14 ans dépassent le seuil de développement d'une tolérance à la caféine et du déclenchement du syndrome de sevrage fixé à une demi-canette de boisson énergisante et une canette de soda au cola pour un enfant de 35 kg.
Depuis cette enquête, les ventes ont progressé de 30% entre 2009 et 2011, note l'Anses. Entre 8% et 9% des foyers en achètent dans les grandes et moyennes surfaces alors que ces achats ne représentent que 30% des ventes réelles, la majorité des boissons se consommant hors du foyer, précise l'agence. L'étude de surveillance menée en 2011 indique que 17% des plus de 14 ans consomment des boissons énergisantes en France, contre 30% des adultes en Europe, selon une étude de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) menée en 2012.
De plus, 16% des consommateurs français mélangent ces boissons avec de l'alcool et 41% les boivent pendant le sport, des pratiques officiellement déconseillées par l'Anses dans son avis.
Lors de la conférence de présentation de l'avis, Marc Mortureux, directeur général de l'Anses, a défendu la nécessité de mener des campagnes d'information, avec des « messages clairs », notamment à destination des jeunes. L'agence souhaite notamment que soit levée l'ambiguïté induite par les appellations "énergisantes" et "énergétiques".
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