Incendie au CH de Pfastatt : 3 victimes décédées par suffocation

L'incendie qui s'est déclaré dimanche vers 19 heures dans le service de soins de suite et de réadaptation gériatrique du centre hospitalier de Pfastatt, a provoqué le décès de trois patients et fait deux blessés graves, rappelle-t-on.

Le feu a pris dans "un petit réduit, de la taille d'un grand placard", dans lequel étaient entreposés du linge et des couches, indique André Aoun à l'APM.

La combustion de ces matériaux a dégagé énormément de fumée. Celle-ci a intoxiqué les patients qui étaient présents à l'étage dans ce service de SSR gériatrique.

Les trois victimes qui sont décédées par suffocation étaient âgées de 78, 80 et 87 ans. Elles avaient été transférées dans ce service après une hospitalisation dans un service de court séjour pour des "pathologies très lourdes". Elles se trouvaient dans un état de santé extrêmement fragile, souligne le directeur de l'ARH.

Deux autres patientes, toutes deux âgées de 85 ans, ont été gravement intoxiquées. Elles ont été transportées au centre hospitalier de Mulhouse.

Elles restaient, lundi matin, hospitalisées en réanimation dans un état jugé "précaire", a déclaré à l'APM la directrice du CH de Mulhouse, Danièle Portal.

La directrice précise que son établissement a accueilli 22 autres patients du centre hospitalier de Pfastatt.

Le transfert de ces personnes dont la moyenne d'âge est de 85 ans, a été étalé entre 21 heures et 23 heures, relate-t-elle. "Nous l'avons fait doucement, au fil de l'eau, pour pouvoir les accueillir individuellement et bien les prendre en charge".

Elles ont été regroupées dans un service de 25 lits qui était fermé depuis six mois et que l'hôpital avait rouvert déjà deux fois pour faire face à des crises.

"Ces personnes sont extrêmement choquées et traumatisées par ce qu'elles ont vécu, d'autant qu'elles connaissaient les trois personnes qui sont décédées", souligne Danièle Portal.

Une cellule d'aide psychologique se trouvait lundi toujours auprès d'elles. Le personnel médical de l'hôpital de Pfastatt est également venu à l'hôpital de Mulhouse pour s'occuper de ces patients et le personnel non médical doit faire de même.

Le CH de Mulhouse a levé le plan blanc à minuit. Il a pu faire face à l'arrivée des patients en demandant à son personnel de jour de rester avec le personnel de nuit.

Les 17 patients qui étaient dans le service de médecine gériatrique aiguë de l'hôpital de Pfastatt, situé à l'étage en dessous du service de SSR, ont été également évacués dans la nuit de dimanche à lundi et répartis dans plusieurs autres établissements alsaciens, a indiqué par ailleurs le directeur de l'ARH.

Leur évacuation a été décidée par le préfet du Haut-Rhin, par précaution, rappelle-t-on.

L'ORIGINE DE L'INCENDIE RESTE INCONNUE

Dès dimanche soir, la vice-procureure s'est rendue sur les lieux du sinistre, précise le directeur de l'ARH qui était lui-même sur place dès dimanche soir.

Une enquête a été ouverte pour déterminer la cause de l'incendie qui restait lundi matin inconnue. L'hypothèse d'un court-circuit ayant pu le provoquer était a priori exclue, le petit local ne contenant aucune machine ayant pu l'entraîner.

Ce réduit ne disposait pas de détecteur incendie. Le couloir sur lequel il donnait disposait en revanche de tels détecteurs et ceux-ci ont fonctionné.

La commission de sécurité incendie avait, lors de sa dernière visite, "pointé" l'absence de détecteur incendie dans ce petit local, indique André Aoun. Mais ses seules prescriptions ont porté sur l'installation de deux portes coupe-feu supplémentaires dans une zone située à distance du point du sinistre, ajoute-t-il. "Elle ne faisait pas d'autres obligations", souligne-t-il.

Le directeur de l'ARH précise qu'il venait d'approuver le projet de construction d'un bâtiment neuf pour accueillir le service de SSR gériatriques et le projet de réhabilitation du bâtiment où le feu s'est déclaré.

L'appel d'offres devait être déposé ce lundi.

La ministre de la santé était attendue à midi sur les lieux de l'incendie pour constater l'étendue des dégâts et échanger avec le personnel de l'établissement.

Elle doit ensuite se rendre au centre hospitalier de Mulhouse pour rencontrer des victimes et des familles.