Les acteurs du système de Santé ne sont pas les seuls à réfléchir au devenir du système sanitaire. Les élèves de l’École Polytechnique se penchent également sur le problème et mènent des recherches sur le sujet, eux qui pourraient se retrouver à la gouvernance d’un hôpital prochainement. Ils ont publié dernièrement des recommandations pour améliorer le système de Santé. Parmi les sujets abordés, les évolutions évoquées, des initiatives au niveau du management, avec de la formation continue pluridisciplinaire notamment.
Qu’est-ce qui relie les élèves de l’École Polytechnique au système de Santé ? Pas grand-chose, me direz-vous, à priori. Sauf que chaque année, plusieurs d’entre eux suivent en parallèle un cursus d’études de médecine et que les laboratoires de cette École lancent des travaux de recherche sur l’avenir du système de Santé, notamment en ingénierie, dans le domaine des données et en gestion.
Les compétences sanitaires des élèves de Polytechnique
Deux de ces chercheurs ont récemment entamé un travail sur l’avenir du système de santé. Ils ont interrogé un groupe médecins, membres d’administrations publiques, consultants, industriels, managers hospitaliers, tous polytechniciens, sur des sujets qui sont traités régulièrement dans ce domaine, comme le renforcement des liens entre le monde de la santé et celui de l’ingénierie, l’utilisation des données de Santé pour développer une régulation médico-économique du système, le recours aux initiatives de management comme alternative au sempiternel contrôle ou la prise en soin des métiers de la santé. Des thèmes stratégiques qui pourraient bénéficier des différents points de vue d’acteurs évoluant, pour certains, dans des milieux désormais différents.
Créer des communautés de pratiques pour la gouvernance hospitalière
Le fruit de leurs réflexion a été publié il y a quelques semaines. Et ce sont les remarques faites sur le thème des initiatives de management qui nous ont interpellé. Les chercheurs estiment en effet que les gouvernants d’hôpitaux, fonctionnaires des administrations centrales et des ARS, chefs de services ou de pôles, ainsi que les managers de Santé, qui sont formés dans des cursus séparés, devraient bénéficier de cursus de formation continue regroupant tous ces acteurs. Cela favoriserait une forme de management plus coopérative.
Ils estiment, de plus, que cela pourrait créer des communautés de pratiques d’un nouveau genre, à vocation interdisciplinaire entre acteurs occupant des postes à différents niveaux du système de santé et œuvrant ensemble à la résolution des problèmes. Pour eux, les grandes structures du système de santé sont très complexes et les formations initiales ne sont plus suffisantes car n’assurent pas, pour tous ces acteurs, une culture commune.
Les pratiques avancées paramédicales comme vecteur de progrès à court terme
De la même manière, l’évolution des métiers paramédicaux doit se faire à travers la création des filières de professionnalisation ce qui suppose une refonte des formations initiales et continues de nombreux métiers, soignants et administratifs. À cet égard, les élèves de Polytechnique estiment que les évolutions techniques et sociétales commandent pleinement de reconnaître les métiers paramédicaux de pratiques avancées comme solution majeure pour l’avenir, en combinant différentes formes d’expertise. Ils mettent d’ailleurs également dans cette catégorie, les acteurs administratifs en santé qui partagent, disent-ils, les mêmes valeurs. À voir…
Bruno BenqueRédacteur en chef www.cadredesante.com bruno.benque@cadredesante.com@bbenk34
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