Petite question par curiosité :
êtes-vous infirmier ?

Merci d'avoir répondu !

INFOS ET ACTUALITES

Automédication: Réforme du libre accès en officine

Publié le 02/07/2008

Cette réforme a été entérinée par la publication mardi d'un décret au Journal officiel.

Selon la première liste établie par l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), seront autorisés à être placés devant le comptoir des officines 217 spécialités pharmaceutiques, 12 médicaments à base de plantes et 19 médicaments homéopathiques.

La liste de ces médicaments est disponible sur le site internet de l'Afssaps ( afssaps.sante.fr/htm/10/med-acces-direct/ind-med-acces-direct.htm ) et devrait être publiée dans les prochains jours au Journal officiel.

"Les patients seront les premiers bénéficiaires de cette mesure", a souligné Roselyne Bachelot.

"En ayant la possibilité de comparer les produits, tout en bénéficiant d'informations et de conseils adaptés à leur situation particulière, ils pourront obtenir le meilleur traitement au meilleur prix", a-t-elle ajouté.

Roselyne Bachelot a souligné que le "petit 'bond en avant'" que consiste cette mesure est le fruit d'une "réflexion complexe" ayant été engagée par l'ensemble des acteurs concernés, allant des pharmaciens, des grossistes-répartiteurs et des industriels aux organismes de protection sociale et aux associations de patients.

Elle a salué la "participation active" de l'Ordre national des pharmaciens.

Roselyne Bachelot a souligné avoir exclu les médicaments remboursables de la liste, en raison d'une différence de TVA (taxe sur la valeur ajoutée) entre le remboursable et le non-remboursable, ce qui aurait introduit une distorsion de concurrence, et en raison de l'interdiction de publicité grand public pour les médicaments remboursables, qui aurait conduit à des contentieux en cas de mise en avant.

Elle a indiqué que le décret permettant la création d'un statut de centrale d'achat pour les pharmaciens d'officine devrait être finalisé d'ici trois mois.

LE MINISTERE NE S'ENGAGE PAS SUR UN ELARGISSEMENT

Parmi les avantages apportés par la mise devant le comptoir, la ministre a cité un encouragement à l'éducation thérapeutique, mais aussi la possibilité d'agir sur les prix des médicaments non remboursables, qui sont libres.

"Je ne peux pas vous dire aujourd'hui que cette mesure va faire baisser les prix (...) mais je suis persuadée que le mouvement ira dans ce sens", a-t-elle indiqué.

"Je veux que l'ensemble des acteurs de la chaîne de dispensation soient conscients du rôle qu'ils ont à jouer dans cette priorité (...) qu'est l'amélioration du pouvoir d'achat", a-t-elle noté.

"Les résultats du libre accès feront bientôt l'objet d'une évaluation par le ministère de la santé", permettant de mesurer l'impact en termes de bon usage et de sécurité, a déclaré la ministre, ajoutant qu'un observatoire des prix sera créé à la rentrée.

Interrogée sur les modalités d'un élargissement de la liste des médicaments concernés, Roselyne Bachelot a déclaré qu'elle ne "prend aucun engagement" sur un élargissement.

"A terme, il a été dit (...) que cela pourrait concerner 3.000 produits (...) mais je ne vais pas m'engager dans une démarche d'élargissement tant que je n'aurai pas fait une évaluation très précise en termes de bon usage, de satisfaction des patients, de sécurité"; a-t-elle déclaré.

"Nous lancerons à l'automne l'appel d'offre correspondant pour lancer cette étude car il faut un temps d'adaptation pour que les officines puissent disposer d'un espace adapté", a-t-elle expliqué.

La mise devant le comptoir repose sur "un double volontariat", celui des laboratoires pharmaceutiques, qui ne sont pas obligés de demander l'inscription de leurs produits sur la liste des médicaments autorisés devant le comptoir, et celui des officinaux, qui ont le choix de mettre ou non des médicaments en libre accès, a souligné Jean Marimbert, directeur général de l'Afssaps.

Une cinquantaine de produits qui étaient en fin d'évaluation devraient être ajoutés à la liste dans le courant juillet, a indiqué à l'APM Fabienne Bartoli, adjointe au directeur général de l'Afssaps, en marge de la conférence.

INCERTITUDE SUR LES MODALITES D'INVIOLABILITE

Concernant le décret sur l'inviolabilité des boîtes, actuellement soumis à une consultation auprès des autorités européennes, Roselyne Bachelot a noté qu'aucun pays européen ayant mis des médicaments en libre accès n'impose une telle condition et qu'une telle mesure implique des investissements de la part des industriels pour s'y adapter, ce qui peut être considéré comme une mesure discriminante.

Il n'est "pas impossible" que la Commission européenne s'oppose au projet de décret, a-t-elle noté.

Par ailleurs, Jean Marimbert a souligné que la mise devant le comptoir a donné un coup d'accélérateur à la démarche visant à mieux informer les patients.

L'Afssaps a mis au point des documents d'information destinés aux patients, qui seront disponibles en officine.

Il s'agit de prospectus et d'affichettes décrivant les "règles d'or" de la médication officinale, ainsi que de dépliants expliquant comment se soigner dans des situations cliniques particulières (le rhume de l'adulte, le reflux gastro-oesophagien, la douleur de l'adulte, l'herpès labial) ou listant des conseils avec des médicaments en particulier (ibuprofène, aspirine, paracétamol).

Mardi matin, la ministre de la santé, suivie par de nombreux médias audiovisuels, s'est rendue dans une pharmacie parisienne adhérente au groupe PHR, sous enseigne Pharma Référence, pour observer la mise en oeuvre de la mesure.

Le groupe PHR a souligné avoir anticipé cette mesure au sein de ses enseignes Pharma Référence et Viadys, ayant défini des préconisations sur les zones dédiées, des kits de signalétique ainsi que des recommandations sur les prix.

Des publicités annonçant la mise en place effective du libre accès au sein de Viadys et Pharma Référence et citant ces enseignes seront diffusées à la radio à compter de jeudi 3 juillet.

Par ailleurs, le Parti socialiste a estimé mardi dans un communiqué que le libre accès est "une fausse bonne idée", estimant qu'il n'y a aucune garantie de baisse des prix et s'inquiétant que cette mesure soit les prémices de la fin du monopole des pharmaciens au bénéfice des grandes surfaces.


Source : infirmiers.com