Tout est parti d'un livre. Dans Les Fossoyeurs
, le journaliste Victor Castanet dénonçait des dysfonctionnements graves
au sein du groupe d'Ehpad privés Orpea. Une inspection administrative vient confirmer une partie de ces accusations. Le gouvernement a donc saisi la justice.
L'Etat a choisi de taper fort, à la fois en portant plainte et en saisissant le procureur de la République
, sur la base de l'article 40 du code de procédure pénale qui oblige toute autorité à signaler des faits délictueux dont elle aurait connaissance, a dit samedi 26 mars sur France Inter la ministre déléguée chargée de l'autonomie des personnes âgées, Brigitte Bourguignon. Il demande également la restitution
de dotations publiques présumées détournées de leurs fins, a-t-elle ajouté. Celles-ci s'élèvent à plusieurs millions
d'euros, selon la ministre. Ces décisions font suite au rapport d'enquête que les Inspections générales des Finances (IGF) et des Affaires sociales (IGAS) viennent de transmettre au gouvernement, qui les avait saisies le 1er février pour faire la lumière sur les faits dénoncés par le journaliste Victor Castanet dans son livre explosif, sorti le 26 janvier dernier. Fruit d’une enquête de trois ans, il y accuse le groupe de privilégier la rentabilité aux dépens du bien-être des résidents, de très nombreux témoignages à l'appui.
Le PDG d'Orpéa présente ses excuses mais défend son groupe
ne soit ni rendu public ni mis à disposition des parties prenantescar il
permet de conclurequ'il
n'y a pas chez Orpea de système organisé qui aboutirait à de la maltraitance. Les
dysfonctionnements relevéssont liés
le plus souvent (à) une pénurie de professionnels du soin et de l'accompagnement touchant l'ensemble du secteur, a-t-il affirmé, tout en assurant prendre
toute la mesure de l'émotion légitime suscitée par ces dysfonctionnements. Il a également présenté ses excuses aux familles, au nom du groupe.
"Secret des affaires"
Très attendu depuis des semaines, le rapport des inspections ne sera pas rendu public, car couvert par le secret des affaires
, a indiqué le cabinet de Brigitte Bourguignon. Contrairement à des déclarations du ministre de la Santé Olivier Véran, le 11 mars, qui comptait alors en publier la totalité, à l'exception de ce qui est couvert par le secret des affaires
. Ces conclusions et la saisie de la justice par l'Etat constituent une étape fondamentale
, a réagi Victor Castanet. Cependant les familles de pensionnaires et les salariés qui ont participé à mon enquête (...) ne comprennent pas la non-publication de ce rapport
, a noté le journaliste.
La Redaction Infirmiers.com avec AFP
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