Les personnes porteuses d'une déficience intellectuelle pourront bénéficier, à partir de janvier 2023, d'une aide humaine pour effectuer certains actes de la vie quotidienne, comme faire leurs courses ou des démarches administratives, a annoncé le gouvernement mercredi 20 avril. Un texte qui vient mettre fin à une discrimination selon le collectif Handicaps.
Un décret paru au Journal officiel élargit les critères ouvrant droit à la prestation de compensation du handicap
(PCH) afin que cette aide puisse être octroyée aux personnes présentant un handicap psychique, mental, cognitif ou un trouble du neuro-développement. L'aide humaine pourra ainsi être octroyée si la personne éprouve des difficultés à gérer son stress
face à l'imprévu ou à effectuer des tâches multiples
de la vie quotidienne, comme les tâches successives nécessaires pour préparer un repas (préparer les aliments, réaliser la cuisson), selon le décret. Les personnes éligibles pourront bénéficier d'une aide humaine pour soutenir leur autonomie globale
(aide pour faire les courses, prendre les transports, participer à la vie en société, etc.). Le dispositif a été testé l'an dernier dans trois départements: les Ardennes, la Gironde et les Vosges, selon un communiqué des services de la secrétaire d'Etat chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel.
La fin d'une discrimination selon le collectif Handicaps
Selon les associations représentant les personnes concernées et leurs familles, les critères d'attribution de la PCH - qui permet depuis 2005 de financer une aide humaine pour certains gestes du quotidien - excluaient de facto les personnes porteuses d'un handicap mental. Pour en bénéficier, il fallait jusqu'à présent que la personne soit dans l'incapacité d'effectuer seule des activités quotidiennes essentielles comme se laver, s'habiller, aller aux toilettes, manger, se déplacer dans son logement. Or de nombreuses personnes porteuses d'un handicap psychique ne sont pas entravées pour ces gestes quotidiens mais pour d'autres démarches - faire ses courses, aller chez le médecin, prendre l'autobus... - pour lesquelles elles n'avaient droit jusqu'à présent à aucune aide.
Le collectif Handicaps, qui regroupe 51 associations, a salué sur Twitter la publication tant attendue de ce texte, fruit d'une mobilisation de plusieurs associations
. Celui-ci, d'après le collectif, met fin à une discrimination
que nous avons dénoncée collectivement avec Autisme France, HyperSupers TDAH France, l'Unafam (qui salue de son côté une grande victoire) et l'Unapei.
La Redaction Infirmiers.com avec AFP
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