François Braun s'engage à rénover le système de santé

A la suite de sa nomination au poste de ministre de la Santé et de la Prévention, François Braun s'est engagé à transformer le système de santé afin qu'il réponde mieux aux besoins de la population, tout en préservant les professionnels de santé.

Un système à bout de souffle : c’est ainsi que François Braun, le nouveau ministre de la Santé et de la Prévention, a qualifié le système de santé, mis à mal par deux ans de pandémie de Covid mais aussi par des problèmes structurels, tels qu’organisations hospitalières et déserts médicaux.

Des chantiers urgents

Le médecin urgentiste, président de l’association Samu-Urgences de France, a promis d’engager une véritable transformation du système de santé, centrée sur les besoins de santé des Français, au plus près des différents territoires de la République. Les besoins de santé ne sont pas les mêmes en Moselle-est ou dans le Pays basque, a-t-il donné comme exemple. Les urgences […] sont malades, l’hôpital public n’est pas bien, et tout notre système de santé est à bout de souffle, a-t-il ainsi déploré. Et de marteler qu'il y a urgence pour lutter contre les inégalités d'accès à la santé, dont les déserts médicaux sont l'emblème le plus terrible, mais aussi pour l'hôpital et pour les soignants, terrassés par la crise Covid dont nous n'avions pu anticiper toutes les conséquences.

L’ancien référent santé d’Emmanuel Macron, qui a récemment déposé sur le bureau d’Elisabeth Borne, la Première ministre, 41 propositions sur les soins non programmés, a assuré demeurer urgentiste, avec dans (son) ADN la volonté de qualifier les problèmes et d'agir rapidement pour les résoudre. Il recevra, dès les prochains jours », avec Agnès Firmin-Le Bodo, sa ministre déléguée aux professions de santé, les corps intermédiaires de santé pour démarrer la grande concertation des parties prenantes voulue par le président de la République.

Prudence chez les syndicats

Côté professionnels de santé, la Fédération Nationale des Infirmiers (FNI) a salué la nomination de François Braun, mais aussi celle d’Agnès Firmin-Le Bodo, de Jean-Christophe Combe (Solidarités, Autonomie et Handicap) et de Geneviève Darrieussecq (ministre déléguée chargée des personnes handicapées). Le casting opéré laisse à penser que le pragmatisme l’a emporté sur des choix politiques dogmatiques. L’architecture des différents cabinets et leur articulation témoignent d’une volonté affichée d’aller vite et fort, note-t-elle dans un communiqué. Dans un contexte de lourdes tensions pesant sur le système de santé, elle s’engage à poursuivre de manière étroite ses travaux avec tous les acteurs concernés, avec comme préoccupation première de faire passer l’intérêt des patients avant les intérêts corporatistes et intersectoriels.

Plus offensif, le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux a, lui, déploré que la recommandation de recourir à des IDEL volontaires dans la régulation du SMUR, mentionnée dans les 41 propositions de la « mission flash », arrive tardivement, alors même que les cabinets d’IDEL ont déjà organisé leurs plannings en fonction de chacun afin de maintenir l’accès aux soins de leurs patientèles durant l’été. Le Sniil dénonce encore une fois, une vision médico-centrée de la santé et le manque de concertation en amont avec l’ensemble des professionnels de santé. Le ministre de la Santé et de la Prévention, bien que médecin urgentiste, doit rapidement prendre en considération les propositions de la profession afin de répondre efficacement aux problématiques d’accès aux soins, conclut-il.

La Rédaction d'Infirmiers.com