Sébastien Mirek, l’un des référents santé d’Emmanuel Macron, était invité par 6 organisations représentantes de la profession infirmière* afin d'esquisser le programme santé du candidat aux présidentielles.
Sébastien Mirek, médecin-anesthésiste, s’est livré à un véritable travail d’équilibriste : réaliser le bilan du quinquennat et présenter la vision pour l’avenir du métier portée par le parti présidentiel. Avec une difficulté, celle de ne pas précéder les annonces du président-candidat, qui tarde à présenter son programme.
Quel bilan tirer du quinquennat ?
Notre système de santé est à bout de souffle
, a-t-il admis, interrogé sur l’état des lieux de ce dernier après 5 ans de présidence Macron. En cause : un problème de reconnaissance, d’identification aux pratiques de terrain, et de management de proximité, que l’on a un peu perdu.
Pour autant, il entend défendre le bilan du Président sur le plan de la santé, à commencer par les accords du Ségur, qui ont permis de revaloriser les professions du milieu hospitalier. Nous sortons d’une période difficile. Une réponse a été donnée [aux revendications des soignants], mais elle ne correspond peut-être pas aux attentes
, a-t-il toutefois concédé. Et de lister par ailleurs les actions qui ont pu être entreprises au cours du quinquennat dans le secteur de la santé : développement de la pratique avancée, prise en compte plus spécifique des 1 000 premiers jours de l’enfant, avancées sur les délégations et transferts de tâches, stratégie nationale contre l’endométriose
.
Quid de l’avenir ?
Le manifeste de M. Emmanuel Macron donne des caps sur la prévention et l’accès aux soins
, a précisé Sébastien Mirek. Pour la profession infirmière, plus spécifiquement, il estime indispensable de la faire évoluer, notamment grâce à la délégation et au transfert de tâches
, les médecins devant accompagner et participer à ce changement, notamment via les sociétés savantes. Il s’agit également de développer plus largement l’exercice coordonné, qui s’appuie sur des équipes pluriprofessionnelles. Il faut décloisonner la ville et l’hôpital, construire des passerelles grâce à ces coopérations.
Décloisonner, c’est aussi l’action qu’il préconise pour les professions de santé, et ce dès la formation. Nous sommes formés en silo alors que nous exerçons en équipe. Il faut que nous prônions des formations pluriprofessionnelles, qui permettront de changer les mentalités de chaque profession. Car nous apprenons de chacune.
Enfin, dernier point essentiel : régler la problématique des lits. Sur ce sujet, Sébastien Mirek estime d’abord nécessaire de revoir le ratio infirmier/patients et d’identifier des moyens d’adapter le déploiement des lits d’urgence en fonction des besoins sur les territoires. Et de conclure en précisant qu’une vraie réflexion sociétale, de fond
doit être menée, en concertation avec les professionnels de santé pour améliorer le système de soin, mais aussi leurs conditions de travail. Emmanuel Macron devrait toutefois préciser ses propositions pour le secteur lors de la conférence de presse qui se tiendra jeudi 17 mars, durant laquelle il entend présenter son projet présidentiel.
*le CEFIEC, l’ANFIIDE, l’Unaibode, l’AIFIBODE, l’ANPDE, et la FNESI, qui ont également invité les représentants santé de Lutte Ouvrière, Debout la France ! , du Rassemblement national, et des Républicains.
La Rédaction Infirmiers.com
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