Dans une récente étude consacrée au secteur des EHPAD, l'association UFC-Que Choisir dénonce des disparités départementales considérables dans la répartition de ces structures sur le territoire et s'alarme du poids conséquent des structures privées dans les écarts tarifaires constatés dans certains territoires.
Les retentissements provoqués par la publication du livre de Victor Castanet , « Les Fossoyeurs », dénonçant la logique de profit privilégiée au sein du groupe Orpéa, aux dépens de la bonne prise en charge des personnes âgées, continuent de se succéder. Alors que l’État a saisi la justice contre le groupe , l’association UFC-Que Choisir alerte, elle, sur les disparités géographiques mais aussi économiques qui caractérisent ce secteur, en partie dues au poids relatif que représentent les EHPAD publics sur les territoires comparé à celui des structures publiques.
Une fracture territoriale et économique marquée
Dans une étude consacrée aux intolérables disparités géographiques et économiques
du secteur, l’association estime ainsi qu’il existe en France une offre de 102 places en EHPAD pour 1 000 personnes âgées de plus 75 ans
selon une moyenne nationale, mais que le nombre de places peut varier du simple au quadruple selon les départements
. Moins de la moitié des personnes dépendantes (47%) serait par ailleurs en capacité d’intégrer un EHPAD, ajoute-t-elle, l’offre inégale de places en EHPAD
pouvant avoir des effets considérables sur [la] capacité
des personnes souffrant de pathologies lourdes, notamment, à entrer en établissements en fonction de leur lieu de vie. La fracture n’est pas que territoriale puisque si le coût moyen d’une place en EHPAD est de 2 214€ par mois, il existe aussi de très fortes disparités entre les départements (1 749€ dans la Meuse, contre 3 698€ à Paris, par exemple).
Les EHPAD privés dans le viseur
En cause : les EHPAD privés qui font exploser les prix
, résume UFC-Que Choisir. En effet, les EHPAD privés sont, et de très loin, les structures les plus chères, puisqu’en moyenne une place y coûte 2 898 € par mois, contre 2 147 € pour les EHPAD associatifs et 1 936 € pour les EHPAD publics
, explique-t-elle. Or ces structures privées seraient surreprésentées dans certains départements, creusant d’autant plus les inégalités entre les territoires, alors même que taux d’encadrement et qualité de la prise en charge y seraient moindres que dans les établissements publics. La stratégie de maximisation du profit des établissements privés qui s’effectue sans toujours prendre en compte l’impératif de bien-être des résidents se réalise avec l’implicite et déplorable blanc-seing des autorités publiques
, dénonce l’association, pour qui ces dernières favorisent le développement du privé, notamment car ses résidents y sont moins souvent éligibles à des aides sociales. Dans ce contexte, elle réclame, entre autres, que la création de nouvelles places en EHPAD se fasse essentiellement dans les structures publiques
et que les structures privées aient l’obligation de proposer un nombre suffisant de places éligibles à l’Aide sociale à l’hébergement.
La Rédaction d'Infirmiers.com
THÉRAPIES COMPLÉMENTAIRES
Hypnose, méditation : la révolution silencieuse
RECRUTEMENT
Pénurie d'infirmiers : où en est-on ?
RISQUES PROFESSIONNELS
Accidents avec exposition au sang : s'informer, prévenir, réagir
ÉVÉNEMENT
Sécurité au travail : une conférence internationale au programme