Un rapport édité par la fondation Jean Jaurès, et rédigé par le psychiatre et coordinateur national de l’Association des jeunes psychiatres et jeunes addictologues Boris Nicolle, décline 20 propositions pour « réinvestir la psychiatrie », secteur particulièrement en souffrance.
S’il ne se veut pas exhaustif – certains champs comme l’addictologie ou la psychiatrie infanto-juvénile sont peu ou prou abordés –, le document s’attache à proposer des pistes de réflexion claires et optimistes pour une nécessaire réforme de la psychiatrie
et a vocation à être accessible aux professionnels de santé comme aux décideurs
.
Transformer le secteur de la psychiatrie
Avant toute préconisation, l’auteur estime que l’établissement d’une loi-cadre appelée de leurs vœux par de nombreux acteurs
, qui s’articulerait autour de la coopération entre tous les acteurs et sanctuariserait les moyens financiers, constitue un préalable indispensable à toute réforme. Il s’agirait également de faire de la santé mentale une grande cause nationale
. Parmi ses préconisations, Boris Nicolle recommande de faire de la participation des usagers dans le système de santé un axe transversal des futures mesures
et d’initier un changement de paradigme
en psychiatre (en revoyant les missions de l’hôpital dans le parcours de soin, en affichant l’objectif de faire disparaître la contention). Il appelle à repenser les liens entre psychiatrie et justice, dans un contexte législatif qui suscite actuellement les inquiétudes du monde de la psychiatrie.
Mieux former les professionnels
Côté parcours de soin, il prône plus de lisibilité, notamment en encourageant la création de réseaux de soins de premier niveau en ville
et en clarifiant la définition et l’articulation des seconds et troisièmes niveaux
, et propose de traiter la question de l’accès aux soins somatiques de manière transversale afin d’assurer des soins pertinents. Autre nécessité identifiée : revoir en profondeur l’organisation territoriale du secteur, en faisant du projet territorial de santé mentale (PTSM) l’opérateur principal de la psychiatrie
en renforçant ses prérogatives. Enfin, il enjoint à réhabiliter le métier d’infirmier en psychiatrie
, avec la création d’une formation complémentaire et diplômante, mais aussi en renforçant la formation théorique initiale. L’ensemble des acteurs se mobilise, les propositions fusent, les initiatives se multiplient, le contexte est porteur. Il suffit de définir un horizon commun selon des valeurs partagées et de se donner les moyens humains, financiers et politiques de l’atteindre
, conclut-il.
La Rédaction d'Infirmiers.com
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