Quels enseignements tirer de la crise sanitaire ? Comment mieux informer et former les professionnels de santé pour faire face à celles à venir ? Telles sont les questions auxquelles entend répondre le rapport de la mission dédiée à l'amélioration de la formation et l'information des professionnels de santé commanditée par Olivier Véran.
Lancée en mai 2021, cette mission gouvernementale conduite par Julien Delpech, fondateur de la plateforme de formation Invivox, et Eric Vibert, chirurgien spécialiste du cancer du foie à l'AP-HP, a rendu son rapport le 4 mars au ministre de la Santé. Le document met en exergue le besoin d'organiser un plan de gestion efficace et immédiat
en s'appuyant sur une communication coordonnée et la formation des professionnels de santé, et détaille 10 recommandations.
"Former et anticiper"
La communication de début de crise a souffert d’un manque de cohérence des messages, rendant souvent perplexes les professionnels de santé quant à l’attitude à adopter face à leurs patients
, relève le rapport, dont les observations découlent d’une étude de terrain. En cause des difficultés rencontrées : une multiplicité des canaux d’information, une inadaptation des messages, tant au niveau du contenu que de la forme, et un manque de fiabilité de ces messages. Création d’une cellule dédiée, placée sous la responsabilité d’un Chief Digital Officer (CDO), développer des formats "flash" directement assimilables par les professionnels de santé ainsi que du contenu basé sur le "micro-learning" mais aussi nécessité de préparer les professionnels de santé à la gestion de la prochaine urgence sanitaire en l’inscrivant dans le processus de recertification en cours
avec la création d’un module obligatoire…, la mission insiste sur l’importance de mieux former les personnels afin qu’ils développent les bons réflexes à adopter face aux situations de crise. Elle recommande également d’instaurer la culture de l’exercice
pour acquérir des réflexes fondamentaux
ou encore de favoriser le compagnonnage.
Diffuser et partager
Côté diffusion, les auteurs du rapport préconisent une diffusion omnicanale, car la consommation de l’information diffère d’un professionnel de santé à l’autre
. Parmi les relais mentionnés : les bases de données des différents Ordres, des sociétés savantes et de la CNAM, les élus locaux, des campagnes de SMS ciblées ou encore des influenceurs validés
. Avec comme condition toutefois de s’assurer de l’homogénéité du message retransmis par ces différents canaux. Par ailleurs, la mission défend l’accélération du déploiement des dispositifs pluridisciplinaires et interprofessionnels (CPTS…) et la mobilisation des tissus associatifs locaux pour une meilleur transmission des messages. Enfin, elle suggère de créer une newsletter quotidienne à partir de la liste de diffusion DGS-Urgent pour « informer systématiquement les professionnels de santé » et de moderniser et sanctuariser ce dernier, alpha et oméga de la communication
tout au long de la crise mais dont les professionnels se sont lassés petit à petit
en raison de son format dépassé
.
La Rédaction Infirmiers.com
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