Le premier guide concerne les interventions paramédicalisées des structures mobiles d'urgence et de réanimation (Smur). Composées d'un infirmier et d'un conducteur, «agissant en vertu de protocoles de soins et au moyen d'outils numériques connectés», leur intervention «relève d'une décision du médecin régulateur du service d'aide médicale urgente (Samu), sous sa responsabilité, en fonction de l'état de santé du patient». Le guide présente ainsi le cadre juridique de ces interventions, une proposition de liste de motifs d'interventions paramédicalisées, une description type de leur déroulement, des propositions en matière de formation des personnels, des modalités d'évaluation du dispositif.
Dans le détail, le document précise que le Smur comprend un médecin, un infirmier et un conducteur (ou pilote). Toutefois, sur décision du médecin régulateur du Samu, la composition peut être adaptée avec uniquement un conducteur et un infirmier et renforcée par des professionnels de santé disposant d'une compétence spécialisée, comme les sages-femmes.
Les modalités d'exercice de l'infirmier sont également précisées. Celui-ci doit appliquer les protocoles élaborés par le médecin et peut, dans le cadre de son propre rôle, accomplir des actes, listés de manière non exhaustive dans le guide (surveillance de cathéters, sondes, drains, recueil de données biologiques, aspirations de sécrétions…) ou «en application d'une prescription médicale ou d'un protocole écrit». Dix-huit sont prévus : administration de médicaments, mesure de la pression veineuse centrale, pose d'une sonde à oxygène, prélèvements de santé par ponction veineuse ou capillaire, soins ou surveillance des personnes lors des transports… De même, en l'absence de médecin, l'infirmier est habilité à mettre en œuvre des protocoles de soins d'urgence, «préalablement écrits, datés et signés par le médecin responsable». Il est rappelé que le médecin régulateur «ne pourra prescrire que les actes que l'infirmier est habilité à pratiquer en vertu de son décret de compétences».
L'unité mobile hospitalière paramédicalisée mobilisée sur huit interventions types définies
Par ailleurs, la Société française de médecine d'urgences (SFMU), Samu-Urgences de France (SUDF) et l'Association nationale des centres d'enseignements de soins d'urgences (Ancesu) ont travaillé à l'élaboration d'une liste de huit interventions types pour lesquelles une unité mobile hospitalière paramédicalisée (UMH-P) pourra être mobilisée. Il appartient par ailleurs à chaque Samu référent d'établir une liste de motifs d'interventions sur lesquels des Smur paramédicalisés pourront intervenir, puis d'élaborer des protocoles de soins infirmiers spécifiques. Il conviendra également de préciser les modalités de suivi et de traçabilité de ces interventions. La DGOS précise que la désignation d'un Samu référent régional sur cette thématique, ainsi que d'un référent au sein de chaque Samu pourrait «être de nature à faciliter la mise en place de ces nouvelles modalités d'intervention (...) et harmoniser la mise en œuvre de ce dispositif entre les différents Smur, notamment en cas de Smur situés dans des territoires limitrophes à deux départements, déclenchables par deux Samu différents».
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Réorientation des patients aux urgences
Le second guide porte sur la réorientation à l'entrée des urgences, un dispositif destiné à «désengorger» ces services. Cette procédure consiste pour un infirmier organisateur de l'accueil (IAO) ou un médecin d'accueil et d'orientation à rediriger un patient se présentant aux urgences vers une offre mieux adaptée à son besoin. «La réorientation ne se réalise pas entre services d'urgence, sauf dans le cas où un avis spécialiste non présent dans la structure est nécessaire.» La réforme des autorisations de médecine d'urgence a en outre inscrit la possibilité d'orienter le patient vers le service d'accès aux soins (Sas) pour trouver une solution à son besoin de santé.
Le guide rappelle le cadre juridique de la réorientation ainsi que les grandes étapes : accueil et évaluation du patient ; prise de la décision sur l'orientation ; le parcours patient si une décision de réorientation est prise.
Il est également rappelé que la réorientation à l'entrée des urgences par un IOA ne peut se faire que sur protocole médical. Il ne s'agit pas d'un protocole de coopération mais «d'un protocole de service validé par le médecin urgentiste chef de service». Un modèle est proposé qui pourra être adapté au niveau local, y compris pour la réorientation des enfants.