CATASTROPHE NATURELLE

Cyclone Chido : Santé publique France adapte sa surveillance sanitaire

Publié le 06/01/2025

Santé publique France, en collaboration avec les autorités sanitaires, met en place une surveillance sanitaire adaptée au contexte local suite au passage du cyclone Chido à Mayotte et publie aujourd’hui un premier bulletin épidémiologique spécifique. 

Mayotte

Crédit photo : Handout / Securite Civile / AFP

Trois semaines après le passage dévastateur du cyclone tropical Chido, le 14 décembre 2024 à Mayotte, département français situé dans l'océan Indien, Santé publique France a mis en place une surveillance adaptée «avec les acteurs de la santé, afin de détecter précocement tout événement susceptible de représenter une menace pour la santé des populations», car les dégâts matériels majeurs ont affecté les infrastructures essentielles mais également les structures d’offre de soins. 

D'après le premier bulletin de surveillance épidémiologique adaptée du 31 décembre 2024 :

  • Au Centre hospitalier de Mayotte, les traumatismes et les plaies représentaient les principaux motifs de recours ; 1 440 passages aux urgences ont été enregistrés du 21 au 29 décembre.
  • L’hôpital de campagne ESCRIM (Élément de sécurité civile rapide d'intervention médicale) est opérationnel depuis le 24 décembre. Entre le 24 et le 29 décembre 2024, cet hôpital a pris en charge 1 170 patients, dont près d’un tiers pour des traumatismes (31,7 %).
  • Une semaine après le passage du cyclone, des cas de plaies surinfectées, nécessitant parfois des interventions chirurgicales lourdes (amputations, traitement de fasciites nécrosantes), ont été observés, traduisant des retards dans la prise en charge.
  • Les personnes se rendant dans les centres médicaux de référence et les centres associés sont principalement âgées de 5 à 64 ans ;
  • L’épidémie de bronchiolite est toujours en cours.
  • Reprise de l’épidémie de gastro-entérites à rotavirus.
  • Près de 48 % des foyers enquêtés lors des maraudes communautaires ont signalé des troubles psychologiques (stress, peur) exacerbés par la perte de logement et l'accès limité à l'eau potable et à l'alimentation. De nombreux cas de diarrhée, fièvre et toux ont également été rapportés.
  • La destruction des infrastructures et l'accès limité à l'eau potable augmentent le risque de maladies hydriques (choléra, gastro-entérites à rotavirus), de leptospirose, ainsi que d’infections respiratoires comme la bronchiolite.

Comment est organisée la surveillance sanitaire ? 

La surveillance de routine mise en place avant le passage du cyclone n'est plus entièrement opérationnelle en raison des difficultés de circulation et de l'absence des réseaux informatiques et de communication. Pour y remédier, Santé publique France a mis en place un système de surveillance d’urgence afin de recueillir directement sur le terrain l’information concernant l’état de santé de la population auprès des acteurs locaux, parmi lesquels :  

  • le centre hospitalier de Mayotte,
  • l'ESCRIM (hôpital de campagne de la sécurité civile coordonné par le ministère de l'Intérieur),
  • les centres médicaux de référence,
  • les centres d’hébergement d’urgence répartis sur l’ensemble du territoire.

L’agence a ainsi adapté sa démarche d’« Aller-vers » impliquant la surveillance à base communautaire instaurée lors de la crise de l’eau potable en 2023

Aujourd’hui, les équipes de Santé publique France, renforcées par les volontaires de la Réserve Sanitaire, interviennent sur le terrain auprès de ses partenaires : l'Agence régionale de santé, le Centre hospitalier de Mayotte, ainsi que les médiateurs des associations sanitaires et sociales. 
Cette mobilisation de tous permet de maintenir une surveillance sanitaire et de publier une première analyse des conséquences sanitaires du cyclone présentant les principaux motifs de recours aux soins notamment :

  • les plaies et traumatismes ;
  • les décompensations de maladies chroniques ;
  • les diarrhées et infections respiratoires ;
  • les troubles psychologiques.

La surveillance sanitaire est amenée à évoluer en fonction du rétablissement du système de soins et des moyens de communication, afin de revenir progressivement à une surveillance de routine, telle qu’elle existait avant le passage du cyclone.

Retrouvez ici le bulletin du 31 décembre 2024 de Santé Publique France

La Rédaction d'Infirmiers.com

Source : infirmiers.com