Petite question par curiosité :
êtes-vous infirmier ?

Merci d'avoir répondu !

IDEL

Infirmières : ne divulguez jamais votre profession à votre concierge !

Publié le 22/01/2013
Sabots infirmiers centre hospitalier

Sabots infirmiers centre hospitalier

Péripéties d

Péripéties d

Les chroniques sur le blog d'Anerick intitulé «  péripéties d'une infirmière » ont retenu toute notre attention. Elle partage aujourd’hui l’une d’entre elles, qui devrait vous parler... Merci !

« Infirmière, ce n’est pas uniquement un métier, un diplôme. C’est plus, enfin surtout dans l’imaginaire collectif…

Votre statut est noté sur la petite étiquette collée au niveau du sein droit. Pendant vos heures de travail, tout le monde connaît votre profession et vous pose des questions en relation avec votre statut. Normal quoi ! Mais en dehors de notre lieu d’exercice, lorsque nous sommes en civil nous redevenons nous-même. Une vraie bouffée d’air pur où je n’entends plus parler bilan sanguin, radios, bloc, diarrhées ou constipation… Mais cela se complique lorsqu’on vous demande votre profession. Les gens ne vous voient plus pareil après… Leur regard s’illumine telle Bernadette Soubirous devant l’immaculée conception. Non non, ce n’est pas une blague. Le commun des mortels nous regarde encore comme des bonnes sœurs, pleines de dévotion. Et le mythe du sacerdoce à la dent dure !

Ce commun des mortels, je l’appelle les « Moldus ». Pour ceux qui n’ont jamais vu Harry Potter, les « Moldus » sont des humains dépourvus de pouvoirs magiques. Sauf que pour mes « Moldus » à moi, ce sont ceux qui ne sont pas du milieu infirmier. Ainsi, les « Moldus » nous regardent comme des saintes pleines de sagesse, dévouées corps et âme à leur profession. Sans vie privée avec la science infuse de la médecine coulant dans les veines et promues au rang de sainte à notre arrivée aux portes du paradis !
Accroche : «  les « Moldus » sont des humains dépourvus de pouvoirs magiques »

J’ai appris à mes dépens d’éviter de dire que je suis infirmière, sous peine de lire les bilans sanguins, compte-rendu de radios, faire les piluliers et régler les moindres pets de travers de tout le quartier ! (Sachant que j’avais déjà ceux de ma famille et belle famille…). Vous serez alors au courant de tous les maux du voisinage, et la dame « Moldus » du 6ème viendra sonner à votre porte à neuf heures du mat’, alors que vous dormez encore après avoir bossé vos dix heures de nuit, pour savoir si vous avez un remède pour son chat constipé :

« – Je ne suis pas vétérinaire !
– Mais vous êtes infirmière, vous devez certainement savoir !
– … »

Ok, self control. C’est là que j’ai compris que mon erreur avait été de parler avec la concierge, le jour de mon emménagement, qui m’avait demandé quelle était ma profession. J’avais répondu fièrement :

« – Infirmière ! (ben oui j’en suis fière quand même …) »
Et si un jour ils apprennent que vous avez une vie privée, un mari plus précisément – car la concierge a bien vu qu’il y avait « Mr et Mme » sur la boite-aux-lettres – ils tombent des nues :
« – Un mari ??
– Oui oui, un mari. Est-ce si étonnant que ça ?
– Il fait quoi dans la vie votre mari, pour accepter votre dévouement, vos horaires ?
– Euh… la même chose que moi,
– Nooooon ! Pas possible, un homme infirmière !
– Si si… cela existe vous savez, les Infirmiers…
– Mais les infirmières ne sont pas censées se marier avec les médecins ? »

Rrrrrr les idées reçues.

« Mais les infirmières ne sont pas censées se marier avec les médecins ? »

Et quand la mamie « Moldu » du 6ème aura appris votre métier à tout le quartier et que vous ferez vos courses, vous aurez vraiment la sensation que votre quartier ressemble au boulot, chaque commerce étant une chambre avec de nouveaux patients !

Chez le boucher :

« – Euh… ma p’tite dame, madame Moldu m’a dit que vous êtes infirmière. J’ai un problème avec ma mycose au gros orteil. Vous pouvez faire quelque chose ? Ravie de savoir ça… Je peux avoir mes steaks hachés sinon ? »

À la boulangerie :

« – Bonjour madame ! J’ai entendu dire chez le boucher que vous étiez infirmière. Ma fille a toujours le nez qui coule, mal au ventre et des crottes toutes molles. Je dois faire quoi ? » Quel bonheur de savoir comment sont les selles de la petite. J’aimerais avoir ma baguette aussi !

Chez le coiffeur :

« – Ah madame ! J’ai croisé madame A et la boulangère, ils m’ont dit que vous pouviez m’aider pour mes petits soucis intestinaux » Hummmm… merci de m’épargner les détails ! Faites-moi vite ce brushing, que le sèche-cheveux m’empêche d’entendre ces problèmes de colon ! Là, vous avez juste envie de crier : STOOOOOOP !!!
Il ne vous reste plus qu’une solution : déménager pour redevenir une infirmière anonyme. Et surtout, ne jamais dire que vous êtes infirmière ! »

Cet article s’inscrit dans le cadre de l’événement « la parole est au lecteur », rédigé par Lymphe Ermière, que je remercie à nouveau pour sa participation !

ANERICK
postmaster@péripéties-infirmière.com


Source : infirmiers.com